Elle est allongée sereine sur son transat. Elle bouquine. De temps en temps elle relève la tête réajuste sa casquette, ses lunettes.
Elle écoute le chant des cigales retrouvées pour un été.
Elle respire ces odeurs de thym et de romarin.
Elle pense à ses amis aux quatre coins de france. Ceux qu’elle a rencontré sur les bancs de la fac. Ils ont dû se quitter pour quelques semaines. Repos imposé par les congés de fin d’année. Mais bien mérités.
De retour dans la maison familiale elle profite de la douceur du climat, de la qualité des repas.
Elle fait le marché avec son pére et les boutiques avec sa mère. Ensemble ils se remémorent les années passées. Elle demande des nouvelles de ceux éparpillés. Elle retrouve sa chambre, ses livres, ses photos ses souvenirs.
Elle est là.
Elle n’a rien à prouver à quiconque.
Ses journées se déroulent avec langueur.
Lenteur.
Elle compte les heures, les minutes.
Combien de temps encore avant de se barrer de cette maison?
Si elle avait obtenu ce putain de job en juin elle ne serait pas là à lire des pages pour oublier, à évoquer ce passé qui est heureusement derrière.
Elle serait avec eux dans ce camping en Corse.
Elle serait avec lui qui ne l’appelle déjà plus.
Les choses auraient été toute autre.
Au lieu de çà elle se tape les boutiques de blondasses peroxydées et le marché des clones de Maité.
Elle n’en peut plus de ces repas de famille de cette chambre d’ado attardée.
Elle n’attend qu’une seule chose: se casser.
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