Michael Keogh, lors de son marriage, l'homme qui aurait pu éviter la deuxième guerre
mondiale
Je m'appelle Michael Keogh, je suis né à Tullow, en Irlande, en 1891. J'étais entré au service de la couronne d'Angleterre au régiment royal d'Irlande, en 1913, pour bouffer, mais je passais mon temps aux arrêts, pour sédition, comme ils disaient...
L'année suivante c'était la guerre, tu parles d'une vacherie.
Août 1914, en France. Septembre, en Allemagne, prisonnier. Après deux ans de détention j'ai décidé avec d'autres, de me porter volontaire pour la brigade irlandaise de l'armée allemande. C'est comme ça que j'y suis resté, chez les prussiens, après la guerre, ils n'étaient pas pire que les anglais et buvaient autant.
J'ai rejoint les corps francs dès la fin des hostilités, nous étions chargés d'écraser la révolution bolchevique naissante. C'était moins une, que les rouges ne prennent le pouvoir...
Ce soir là, cela faisait un an que la guerre était finie, j'étais de garde, à la caserne de la Turken Strasse, à Munich, quand, vers huit heures du soir, j'ai reçu un appel urgent : une émeute avait éclaté lors d'une réunion politique au Gymnasium. Deux candidats qui avaient reçus l'autorisation de s'exprimer dans le cadre de leur campagne électorale, étaient pris à partie par la foule. Il fallait les sortir de là, d'autant plus qu'un groupe de soldats tyroliens, de rudes montagnards, menait l'émeute.
J'ai pris avec moi un sergent et six hommes, baïonnettes au canon, nous y sommes allé.
Il y avait environ 200 personnes dans le gymnase, emmenés par les tyroliens. Les deux orateurs, avaient été tirés par dessus leurs pupitres, traînés au sol et étaient en train d'être battus comme plâtre. Les deux étaient en danger de mort. J'ai commandé à la garde de faire feu, le coup de semonce, au dessus de la tête des émeutiers. Cela a arrêté net le mouvement.
Les soldats ont réussi à sortir les deux hommes blessés, ils saignaient abondamment et avaient besoin d'un médecin. Partout autour de nous ça grondait, il fallait faire vite pour éviter le bain de sang. Une fois en sécurité, j'ai demandé alors aux deux victimes auxquelles nous venions d'éviter une mort atroce de décliner leurs identités.
L'un des deux, celui avec une moustache, était secoué de la tète aux pieds par de longs spasmes nerveux et dégageait une odeur atroce, je crois bien qu'il s'était fait dessus, l'animal... Entre deux tremblement, il a bafouillé son nom, le regard apeuré, comme un écolier qui cherche sa maman : « Je m'appelle Adolf Hitler ».
Dès qu'il s'est senti mieux, il a commencé à nous parler de son nouveau parti, le Parti National Socialiste des Travailleurs Allemands... Je commençais à comprendre pourquoi les tyroliens voulaient l'étriper. La deuxième fois que je l'ai vu, il s'adressait à une foule immense à Nuremberg en août 1930 et n'avait plus besoin d'aucune protection.
Librement inspiré des mémoires du soldat Mickaël Keogh dont la famille
vient de se voir retourner le manuscrit disparu en 1964, tandis qu'il était sur son lit de mort dans un hôpital irlandais. Via le Daily Mail