Le Loir qui dort pas et celui qui dormait

Publié le 11 août 2010 par Kabotine
Deux heures du mat’, ou presque : l’appel de la vessie me réveille. A moins que ce ne soit la constance des grattements du placard ? Je me lève, le chat dort au pied du lit, mon mari aussi (mais pas au pied du lit). D’une caresse (au chat) je lui murmure : « allez, va faire ton boulot : le loir gratte »…
De retour, les grattements continuent, le chat a disparu –dans la chambre à côté restée ouverte, bien plus calme que la mienne, sans loir, et mon C&T qui dormait comme un loir, ne dort plus. Épuisée d’avance, je me recouche, tire la couette sur ma tête et essaye vainement de dormir. Comment dormir à coté de celui qui ne dort pas ? Comment dormir alors que la bête tout à sa nidification gratte, pousse, déchire et tape encore ?
« L’est où le chat » me demande celui qui ne dort plus. Parti…
Alors il se lève, ouvre le placard, ne voit rien. « Tu veux bien allumer ? » J’allume ma lampe de chevet, mais la lueur ne porte pas au fond du placard. «As-tu une lampe torche, ou quelque chose dans le genre ? » Non… mais tu peux brancher la lampe là pour t’éclairer…
Au fond du placard, le Loir qui dormait a vu celui qui l’en empêchait, une toute petite chose… : « c’est toi qui fait tout ce bruit ? » Mais le Loir n’a pas peur du grand gaillard un peu endormi, il le regarde et attends qu’il referme la porte pour continuer son travail… Mais non, le grand gaillard prend une chaussure –du 46… et j’entends « Couic ! ».Le Loir a chouiné, la chaussure l’a raté, le grand gaillard grogne un « moui, Couic ! », récupère sa chaussure, sa chaussette aussi, referme la porte du placard, éteint la lumière et retourne se coucher. Dans le noir je souris. Le Loir ne reviendra pas de si tôt. Dans le noir, je souris encore, le C&T qui ne croyait pas en la sonorité nocturne du Loir a expérimenté par lui-même ce que peut être une nuit hachée.
Plus tard, bien plus tard, un poids se pose sur mes pieds. Le chat est revenu se coucher maintenant que le calme est rétabli…