Magazine Journal intime

Sept heures par nuit, pas une seconde de plus

Publié le 11 août 2010 par Anaïs Valente

J’ai lu récemment le résultat d’une étude hautement scientifiquement scientifique selon laquelle il faut dormir sept heures par nuit, pas plus pas moins.  Dormir trop peu ou trop engendrerait des problèmes cardio-vasculaires.

Vu mes antécédents familiaux, je suis « personne à risque » (c’est là que vous pleurez dans vos chaumières, par solidarité).

J’ai donc décidé de me mettre à dormir sept heures par nuit.  Ni plus ni moins.

Difficile défi pour moi, qui, pour être reposée (et encore, rien n’est moins sûr), dois faire dodo genre dix heures par nuit.  Etant donné que je me lève à 6h30 pour aller au bagne au boulot, je n’y arrive jamais, faudrait que je me couche à 8h30, vous imaginez, et donc que je soupe vers 17h.  Souper à 17h, je le fais souvent (ben quoi, je suis seule, quand j’ai faim, ben je mange, je vois pas pourquoi j’attendrais, j’ai de compte à rendre à personne, et pas à vous non plus, c’est un avantage du célibat).  Mais aller au dodo à 8h30, à part en plein plein plein hiver quand les nuits sont hyper longues et que je suis hyper épuisée par rien (car un rien m’épuise), pas évident.

Donc je dors genre huit heures par nuit, ce qui fait aller au lit vers 22h30, parfois plus tôt, parfois plus tard, disons entre 22h et 23h30.

Mais huit heures, c’est trop, dixit l’étude hautement scientifiquement scientifique.

Sept heures on a dit, c’est clair ?

Je suis donc obligée de ne pas dormir avant 23h30.

Premier soir, un dimanche.  Faciiiiile.  Etant donné que j’ai glandé toute la journée, voire somnolé, je suis en pleine forme.  Etant donné que je reprends le travail le lendemain, je suis super angoissée à l’idée du courrier, des dossiers et du patron qui m’attendent de pied ferme.  Impossible, donc, de dormir.  Je m’endors donc entre 23h30 et minuit, pas mal pour une première.

Le lendemain, lorsque mon réveil sonne, c’est l’enfer. Mais pas à cause de mes sept heures de dodo, à cause de mon retour au turbin. Bien envie de rester sous la couette, de ne donner signe de vie à personne.  Après quinze jours d’absence, si je n’y vais pas, ils auront peut-être oublié jusqu’à mon existence, non ?  Pas envie de travailler, pas envie de quitter mon petit lit douillet.  Sauf que j’ai donné des instructions précises : si un jour je suis pas au bureau, de façon anormale, vous ameutez la police, les pompiers, mes voisins et le GIGN.  Je m’attends donc à voir débarquer tout ce petit monde dès 10 heures.  Pas une super idée.  Je l’ai bien cherché, c’est moi qui angoisse de mourir seule et qu’on retrouve mon cadavre dévoré par le rat.  Et depuis l’an dernier, j’angoisse de plus belle, car ce scénario catastrophe s’est produit dans mon entourage, à l’exception du festin du mustélidé.  Pas drôle, je vous le dis.  Alors, ça peut m’arriver, c’est pas qu’un mythe à la Bridget Jones.  Donc j’ai peur.

Résultat : je me lève et je vais bosser.

A part un petit coup de pompe sur le coup de 11h tout va bien.

Second soir, je lutte pour ne pas m’assoupir avant 23h30.  Je bénis la chance qui me fait me lancer dans cette expérience en plein été, vu qu’en hiver je vis comme les ours, je dors quinze heures par nuit, voire plus si affinités.

Le lendemain, toujours pas d’effets secondaires, à part un réveil difficile, mais c’est déjà le cas si je m’endors à 20h, donc pas de lien de cause à effet, ou si peu.  Yessss, je vais vivre une seconde jeunesse, avec un cœur en pleine forme.

Mardi soir, je m’endors, rôdée que je suis dorénavant, à 23h30, comme si j’avais toujours agi de la sorte. Finger in the noze.

Le réveil est cependant plus difficile que la veille, comme si mon corps commençait à souffrir du manque.  Enfin.  Il était temps.  Nous sommes mercredi, et je passe mon après-midi, chez moi, vautrée sur le canapé, à somnoler, faire une sieste de deux heures, somnoler encore.  L’enfer.  Le soir venu, je suis en super forme et je veille jusque 23h30 sans souci aucun.

Jeudi matin, je veux arracher mon réveil, le jeter à travers de la pièce, le réduire en miette.  Je veux démissionner.  Je veux assassiner tout qui a inventé des règles qui forcent les honnêtes travailleurs à se lever avec les poules.  Je veux changer de job et faire, au choix, chômeuse ou cépéaèssienne.  Je veux… mais je peux pas, alors je me lève et je me traîne jusqu’au turbin, où je somnole toute la matinée.  L’après-midi, plutôt que mon canapé, je décide de squatter mon lit, pour continuer ma nuit trop courte.  Je pieute quasi trois heures.  Je me réveille à 18h30 pour me rendormir à 23h30.

Vendredi, fort heureusement, la semaine se termine, sinon je donnais ma démission, clair et net.  J’ai des cernes aussi énormes qu’un brontosaure et l’humeur d’un tyrannosaure.  A midi, je rentre dare dare at home, où je m’avachis sur mon transat, because le soleil (mais bon, canapé, lit, transat, même combat).  J’en suis extirpée pour participer aux scènes de retour en enfance, chorégraphie, chaise musicale, danse et ballons dont je vous ai parlé l’autre jour, ce qui me sauve d’une après-midi de sieeeeeeeeeeeeeste.

Le soir même, je m’endors royalement à 22 heures, et je dors jusque 11 heures.  J’en avais des heures à rattraper my god.

Expérience terminée.

Plus jamais !

Et mon cœur n’a qu’à bien se tenir, sinon je me fâche toute rouge comme le chou, non mais !

(Dessin trouvé sur le net, pas moyen de deviner qui l’a réalisé, si vous passez par là, manifestez-vous.)

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