Magazine Journal intime
Sinclair Vs Jamiroquai : Duel Sur Un Tapis Roulant.
Publié le 20 décembre 2007 par Mélina Loupia
Juillet 2004.
Je crois.
Ou 2005.
Je sais plus.
Encore qu'il me suffirait de fouiller dans la vingtaine de contrats à durée déterminée que j'ai signés pour tomber sur la date exacte, mais le temps me manque. L'envie aussi.
Soit, on était en juillet, je peux le confirmer, le seul mois de toute ma vie où le port du blouson de ski était conseillé dans la région.
Mais l'évènement dont je pensais qu'il allait à jamais marquer ma vie de fan hystérique était tout autre.
Ce mois de juillet allait enfin être réchauffé par le passage d'une étoile.
Une supernova pour être plus précis.
Et pas n'importe laquelle.
Superstar la Supernova.
Oui madame.
J'avais réservé les billets suffisamment en avance pour d'une part être sûre de pas louper l'affaire, d'autre part pour pouvoir bénéficier des réductions que m'offraient le Comité d'Entreprise
alors grand seigneur avec les petites cassières qui n'étaient là que pour une cinquantaine de contrats.
Soit, on devait être en mars quand j'ai reçu les 2 sésames par la poste.
Quelques coups de pointeuses et heures suppplémentaires plus tard, je me retrouve au soir tant attendu, à la place idéale, dans le décor rêvé, froid dehors et chaud dedans, en quête du passage de
l'étoile.
En attendant que la star termine ses gammes, le staff chauffait le théâtre de la cité et diffusait le son de ce qui pouvait être une première partie.
Le bon groove annonciateur du meilleur.
Puis l'étoile est arrivée.
Et a filé.
Vite.
Concert baclé, plié en 1h15 de temps, attente, placements, et sortie compris.
A minuit, sur le chemin du retour, je questionne Copilote.
"Alors? Comment t'as trouvé?
-Bah, j'étais déjà pas super fan avant, mais là, j'ai même préféré écouter Jamiroquai avant le concert.
-Ah bin pareil, presque, juste j'ai failli mourir quand je l'ai vu sur scène.
-Au moins t'as eu chaud."
La nuit a passé et c'est un peu amère que j'ouvre ma caisse le lendemain matin dès l'aube.
9h02.
"Bonjour madame.
-Bonjour monsieur."
Je n'ai pas le temps de lever la tête que Sinclair est à la hauteur de mon nez.
Il me sourit, tout en sérigraphie, sur le tee-shirt de mon premier client.
Sur le tapis, un boitier de CD.
Lorsque je m'en saisis pour faire sauter l'anti-vol, mes ongles à l'époque longs, mais aussi le tournevis de secours, je m'aperçois qu'il s'agit du dernier album de Jamiroquai.
J'avais les 2 meilleurs ennemis du Funk à mes pieds.
Sinclair sous les yeux et Jamiroquai dans les mains.
Un pur moment de bonheur, je pouvais mourir.
De parfaite connivence avec mon premier client au demeurant fort charmant, je me permet une familiarité.
"Ah, je vois que je suis pas la seule à être allée voir Sinclair hier à la cité.
-Tain et si j'avais su, je serais resté à la maison. Mais bon, ça m'a permis de découvrir le dernier Jamiroquai."
Nous nous quittons déçus de la veille, mais ravis d'avoir fait connaissance l'un de l'autre, tout comme de Jamiroquai, dont on dit qu'il est l'homologue de notre prince du funk national.
C'est tout de même la première fois que le concert d'un artiste suscite l'achat de la musique d'un autre, surtout lorsque les 2 jouent dans la même catégorie.