Environ tous les 2 ans, je fais une crise de suractivité sportive. Elle s’impose brutalement à moi à l’approche des beaux jours qui coïncide bizarrement avec une invasion d’articles aussi explicites que culpabilisants : « Comment perdre vos kilos superflus ? », « Belle et ferme à 40 ans ? C’est encore possible ! ». Je croise ma silhouette dans le miroir et regrette presque que l’hiver ne dure pas 12 mois : A l’abri sous mon pull et ma doudoune, c’est la planque idéale. Mais voilà, comme tout le monde, dès l’apparition du soleil, j’ai besoin de faire prendre l’air à mes gambettes. Je les maquille d’un peu d’auto-bronzant pour masquer leur aspect maladif après de longs mois d’hibernation mais n’est-ce pas un peu (oui, un peu seulement !) de cellulite que je vois, là, implantée disgracieusement sur le haut de ma cuisse ? Ah la la, c’est pas très beau, surtout quand mon regard coule sur la fille du magazine qui me nargue avec ses longues jambes toutes lisses… J’ai beau me dire que ces photos sont archi retouchées, que des fesses comme ça, ça n’existe pas dans la vraie vie, quand même, j’ai mal…
C’est décidé, je vais me remettre au sport !
Mon enthousiasme retombe aussi sec quand il me faut choisir lequel, car ce que je déteste
par-dessus tout, c’est de transpirer, de souffrir, d’être essoufflée, de devenir rouge tomate et de marcher en canard pendant des jours, pour un résultat qui se fait attendre des mois durant. Compte-tenu de ces contraintes, je suis mal barrée pour me fabriquer un corps de sirène avant l’été.
Entendons-nous bien : J’ai déjà un corps de sirène, seulement, c’est une sirène qui a eu 3 anguilles, alors, évidemment, il y a quelques retouches à faire…
Grignotant quelques barres chocolatées, j’exclue d’emblée le jogging qui, en plus d’être éreintant physiquement est complètement débile ; je cours suffisamment la journée pour ne pas me l’infliger par plaisir !
Je ne me suis pas réinscrite au club de gym, ça m’énerve, primo, de voir des bimbos qui se pavanent le justaucorps dans le derrière, secundo, de me rendre compte qu’il y a des mamies de plus de 70 ans qui ont plus de muscles que moi.
Je feuillette distraitement mon magazine, à la recherche d’une hypothétique solution quand soudain, miracle ! Ou devrai-je dire miracles ! Je tombe sur deux « communiqués de presse » faits pour moi. L’un me vante les vertus d’une nouvelle pilule qui raffermit en dormant, l’autre, m’explique que grâce à de petites électrodes invisibles, je peux muscler mon corps tout en regardant ma série préférée à la télé ! Je suis une femme comblée, je vais enfin être une sportive de haut niveau sans en subir les désagréments.
Mon chéri arrive sur ces entrefaites, s’étonnant du bonheur qui irradie mon visage. Mutine, je lui passe les articles. Je l’observe, m’attendant à tout moment à ce qu’il partage mon enthousiasme proche du délire. Il fronce les sourcils, puis fait les yeux ronds, pour finalement s’écrouler dans un fou rire incontrôlable :
- Ah, ah, ah, ce que c’est drôle, parvient-il à articuler entre deux hoquets, et dire qu’il y a de pôvres filles pour croire à des trucs pareils !!
Et moi, de rire (jaune) avec lui. Bien sûr que je n’y crois pas ! Ca se saurait si ça marchait, hein ?
En attendant, je n’ai toujours pas trouvé l’activité dite sportive qui m’épargnera fatigue et douleurs tout en remodelant ma silhouette en une semaine, pourtant on ne peut pas dire que je manque de volonté, ça fait au moins deux jours que je cherche…
Fatiguée par tant d’efforts, je m’octroie une petite pause télé et là, je tombe sur une « Spéciale Météo » qui nous annonce que l’on va vivre l’été le plus pourri depuis trois décennies. Je dois être la seule à me réjouir :
Puisque mon maillot va rester sagement dans son tiroir, y’a plus urgence…
Rediff toujours...