Magazine Journal intime

saint Païssij - instruction I

Publié le 21 décembre 2007 par Moinillon
Instructions aux moines du starets Païssij
recueillies par le starets Georges de Cernica

On rapporte ici quelques-uns des nombreux conseils de notre starets Païssij pour notre utilité commune et en souvenir de lui.
Pères et frères, le fondement de tous les commandements de Dieu est l’obéissance. Dieu a établi en premier lieu l’obéissance parmi les anges, dans le ciel ; ceux qui n’ont pas obéi, et se sont enorgueillis, sont tombés et sont devenus démons. Pensons aussi à Adam au paradis terrestre : le Seigneur lui a commandé de ne pas manger de l’arbre de la connaissance et pour avoir désobéi, il s’est retrouvé dans la mort et dans l’enfer, avec toute sa race.
Pensons encore à l’obéissance de notre Seigneur Jésus Christ, qui s’est rendu obéissant au Père jusqu’à la mort de la croix (cf. Phil. 2, 8). De la même manière encore, les saints apôtres ont obéi à notre Seigneur Jésus Christ jusqu’à la mort. Judas le traître, au contraire, qui n’a pas gardé l’obéissance, a péri misérablement. Des apôtres, l’obéissance s’est étendue à toute l’Église, à tous les croyants. Tout ce qu’ils possédaient, ils l’apportaient et le déposaient aux pieds des apôtres et personne n’osait dire sien ce qui lui appartenait, mais entre eux tout était comnun (Actes 4, 32-35). Mais voici qu’Ananie, avec sa femme Saphire, cachèrent et gardèrent pour eux une partie du prix de la vente et aussitôt ils tombèrent à terre, morts, tous les deux (cf. Act. 5, 1-10).
L’obéissance est ensuite devenue la caractéristique de l’ordre monastique et de la vie cénobitique des saints Pères, lesquels ont gardé l’obéissance en renonçant jusqu’à leur mort à la volonté propre, au jugement propre et à leur propre avis, sans murmures ni protestations. Un des saints Pères, pour avoir dit par inadvertance que quelque chose était à lui, s’est vu imposer pendant longtemps la pénitence canonique de ne pas s’approcher de l’eucharistie et de se prosterner sur le seuil de l’église et du réfectoire pour demander pardon à ceux qui entraient et sortaient. La véritable obéissance consiste en ceci : ne pas penser qu’on sert les hommes, mais bien le Seigneur. De sorte que si, en accomplissant son service, quelqu’un pense servir les hommes, il n’en recevra pas la moindre récompense.
(source : Spiritualité orientale n° 54, abbaye de Bellefontaine)

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