Tourisme en Helvétie

Publié le 19 août 2010 par Dunia

Spéléologie

Descente dans un gouffre

L’une des particularités de la région, c’est de posséder un sous-sol calcaire troué comme un fromage d’Emmental.

Cet après-midi, pour la première fois, je pénétrerai dans un gouffre situé près de chez moi. Cela comprend une descente verticale, à la corde, de trente mètres.

J’avoue appréhender cette aventure. Bien que le risque zéro n’existe pas, je n’ai peur ni de tomber, ni que le matériel lâche. Je serai accompagnée par l’un des meilleurs spéléo de Romandie -voir même de Suisse-, ultra pointilleux sur l’outillage, rompu aux techniques des cordes.

Non. J’ai peur de moi-même. Peur d’être envahie par une crise de panique ou de claustrophobie. Peur de ne pas comprendre les indications de Sacha. Peur de ne pas retenir le nom du matériel ou des gestes à effectuer car il me faudra apprendre quelques mots spécifiques et mouvements techniques avant d’entamer la descente. Peur de rester paralysée, coincée au milieu du puits sans pouvoir ni monter ni descendre. Peur de ne pas posséder pas assez de force dans les jambes pour me permettre de me tirer à l’extérieur après la visite du gouffre.

C’est moi qui ai souhaité cette initiation. Sacha a soigneusement choisi un gouffre “facile”. Il a confiance . Il sait -et moi aussi- qu’en cas de problème, il saura comment procéder. Dans l’absolu je suis -hormis le facteur “hasard” qui peut toujours intervenir négativement mais auquel je n’attribue qu’un 5% de probabilité- totalement en sécurité. Mais mon cerveau, mon psychisme, mon vertige, comment réagiront-ils lorsqu’ils se verront dans un puits noir avec 30 mètres de vide sous mes pieds? Difficile à prévoir.

Je n’ai pas envie de jouer à Sacha, une scène spéciale “panique dans le gouffre” ou de lui vriller les tympans avec des “au secours je n’arrive pas à monter”.

J’ai encore moins envie de m’auto-décevoir.

Sacha ne doute pas de mes capacités.

Il prétend que j’ai un bon mental.

Que je suis courageuse.

Cela reste à vérifier.

Sacha en train d’enfiler la tenue de spéléo. Quand je vois le baudrier, les cordes, les mousquetons et le reste du matériel encore très mystérieux pour moi, je me dis qu’il est normal d’appréhender la descente de cet après-midi.