A cause de la queue pour les accreds des copines de Sympathy, je n'entendrai Dum Dum Girls que de loin. Etant donné que je viens surtout écouter le petit Owen Pallett (ex-Final Fantasy), je m'en remets facilement. Le temps de me chercher une bière, le jeune prodige américain arrive sur scène, munit d'un simple violon, un bonnet mauve enfoncé jusqu'aux oreilles, climat malouin oblige. Tantôt seul, tantôt accompagné d'un guitariste, c'est doux et poétique, je suis sous charme. Quand on sait que Heartland a été enregistré en compagnie de l'orchestre philharmonique de Prague et qu'il arrive à lui seul à nous conquérir est une belle leçon pour les mastodontes aseptisés de Yann Tiersen ou Massive Attack (on y reviendra plus tard). Gommette dorée pour la cover d'"Odessa" de Caribou, qui surpasse l'originale, ce qui était loin d'être gagné d'avance.
La nuit tombe sur le fort alors que Yann Tiersen fait son entrée, accompagné d'une quinzaine de musiciens. J'en profite pour aller me sustenter et m'installer sur les sacs de sable afin de m'ennuyer confortablement. Je suis étonnamment surprise, car mise à part quand il essaie de nous refaire du "Amélie Poulain à la sauce rock" il ne s'en tire pas si mal, mais deux heures c'est quand même bien long.
La nuit est déjà bien avancée quand le rock ravageur des Black Angels vient nous réveiller de la torpeur dans laquelle Tiersen nous avait plongé. Survolté, un dude va jusqu'à monter sur scène leur offrir son poncho (on apprendra plus tard qu'il s'agit de notre voisin de tente). Pleinement réveillée, je m'apprête à découvre la puissance live de Liars. Plus pop sur scène que sur CD mais emplie d'une énergie communicative, j'ai pu headbanger à loisir aux côtés de Grandcrew jusqu'à la fin du show. La fatigue commence à se faire sentir, rien de tel qu'une dernière bière pour admirer les audaces psychédéliques de Caribou avant de s'écrouler de fatigue au chaud dans son sac de couchage.