Le poker - un jeu populaire à surveiller

Publié le 17 août 2010 par Alain Dubois

Le poker attire de plus en plus d’adeptes au Québec. Alors qu’aucune étude ne permet encore d’en mesurer la dangerosité, la Direction régionale de santé publique (DRSP) de la Capitale-Nationale établit que 6% des gens qui s’y adonnent dans le territoire entourant le nouveau Ludoplex ont un problème de jeu, contre 2,2% des joueurs en général.

Poker

PokerLa DRSP a voulu dresser un portrait en temps zéro des habitudes de jeu des personnes vivant autour du nouveau salon de jeu situé à l’Hippodrome de Québec. L’étude a été réalisée en janvier auprès de 2500 adultes vivant dans un rayon de cinq kilomètres.

La même démarche sera reproduite dans un an, afin de mesurer l’évolution des habitudes.

Le premier résultat n’a globalement rien de surprenant. Quelque 70% de la population de ce secteur a participé à un jeu de hasard et d’argent quelconque dans l’année, et 1,5 % de la population a un problème relié au jeu. Ces chiffres correspondent à ce qui était déjà connu.

Toutefois, les responsables de l’étude ont été plus surpris de découvrir que 6% de ceux qui jouent au poker ont un problème, puisque ce phénomène est encore peu documenté. Quelque 10% de l’ensemble des joueurs ont joué au moins une fois au poker pour de l’argent. C’est la première fois qu’une telle mesure est prise.

Le directeur de santé publique, le Dr François Desbiens, estime qu’avec l’apparition d’émissions télévisées et des tournois de poker organisés dans les bars (sans mise d’argent), il faudra porter davantage attention à ce phénomène. Cette visibilité croissante contribue à la banalisation, croit-il.

Cet avis est partagé par Alain Dubois, de la Coalition EmJEU (Éthique pour une modération du jeu). Le fait de voir le poker apparaître dans les pages et les émissions sportives crée une certaine confusion, disait M. Dubois en entrevue au Soleil.

Autre fait marquant de l’étude réalisée dans le territoire entourant le salon de jeu, c’est sur Internet que se retrouve la plus grande proportion de joueurs dits problématiques, soit près de 20 %. Il est aussi important de noter que ces chiffres sont antérieurs à l'entrée des tables de pokers robotisé dans e Ludoplex...

Un tiers de ceux qui y jouent y parient même des sommes supérieures à 500$ par année.

Source : Le Soleil