Notre merveilleuse planète a inventé l’eau chaude. Ce matin, alors que je regardais - assez émerveillée, je l’avoue - un documentaire animalier sur la chaîne Direct 8, je me suis souvenue de l’extraordinaire sensation que procure l’eau qui sort chaude de la terre. Dans le reportage, il était question des lacs d’eau douce du Kenya, le long de la vallée du Rift. On la voyait bouillonner au creux de larges flaques d’où des geysers la propulsent parfois à plus de six mètres de haut. Des oiseaux multicolores habitent ses rives boueuses et les flamands roses y viennent en villégiature, pendant l’hiver occidental.
Je ne suis jamais allée au Kenya. J’ai découvert l’eau chaude aux abords du lac Trasimène, en Italie. J’étais alors en vacances chez une copine qui aimait beaucoup faire découvrir à ses hôtes les merveilles cachées de l’Ombrie. La région est souvent ignorée des touristes, qui préfèrent la Toscane, plus chic et ensoleillée. L’Ombrie est mystérieuse et secrète et ne se révèle qu’aux amateurs de richesses oubliées. Les passionnés d’histoire se souviennent certainement que le lac Trasimène est devenu célèbre pendant la deuxième guerre punique. Hannibal y a infligé une défaite sévère à l’armée romaine alors même que celle-ci avait engagé une bataille qu’elle espérait décisive.
Il y a de nombreuses sources d’eau chaude dans la région. Certaines ont été aménagées dès l’Antiquité. C’est donc dans une vénérable baignoire de pierre, cachée dans l’ombre d’un fourré à l’écart de la route, que j’ai testé l’eau de la terre. Une eau très chaude, certainement à plus de 40°, dans laquelle il faut pénétrer tout doucement pour ne pas se brûler. On ne peut pas y rester longtemps, mais cela procure une extraordinaire sensation de bien-être. Brusquement, on respire mieux, on se sent détendu bref, cela ressemble à une cure de jouvence en direct du monde antique. Un bien agréable moment. Un excellent souvenir que j’avais enfoui dans ma mémoire…