Tourisme en Helvétie

Publié le 24 août 2010 par Dunia

Spéléologie à La Chaux-de-Fonds

Le gouffre du Gros-Crêt (2)

Afin de partager mes sensations et de garder une trace de ma première expérience de spéléo encordée, je préfère publier quelques photos commentées plutôt que de m’égarer dans une longue prose. A noter qu’il est uniquement question de mes impressions de néophyte. La personne qui voudra un compte rendu professionnel sur les véritables difficultés de la spéléo ou sur la topographie du gouffre du Gros-Crêt, devra s’adresser ailleurs.

Sur la même expédition au Gouffre du Gros-Crêt les billets qui précédent celui-ci:

Article ICI

Article 1 ICI

L’entrée du gouffre. Le canton de Neuchâtel est riche en gouffres et cavités diverses. La seule commune de la Chaux-de-Fonds compte 800 dolines .

Sacha vérifiant une dernière fois la corde avant de l’enrouler à nouveau de manière opérationnelle.

Sacha cherchant un arbre ou attacher la corde.

Pendant qu’il attache la corde avec un noeud particulier prévu à cet effet, je ne peux pas m’empêcher de penser que ce tronc n’est vraiment pas gros.

Quand je le vois partir effectuer une reconnaissance du gouffre avant de m’y envoyer, mon angoisse monte un peu. Je trouve l’arbre vraiment TRÈS TRÈS MINCE! Mes doutes passent vite. Sacha n’est pas une tête brûlée. La sécurité demeure toujours sa priorité et il connaît extrêmement bien la technique des cordes en spéléologie.  Je tente également de me souvenir à quel point la moindre racine de la plante la plus minime est bien ancrée en terre.

Mon spéléologue disparaissant dans la cavité karstique.

Pour me détendre en l’absence de mon explorateur, au lieu de m’inquiéter inutilement à l’idée d’effectuer ma première  ma expérience encordée au-dessus d’un vide sombre, je regarde la nature autour de moi…

…elle est magnifique…

…splendide…

…terriblement vivante.

Après de longues minutes mon spéléo sort enfin du trou. Tout lui semble normal. Après une répétition du nom du matériel que je porte sur le dos et le ventre, il me donne son aval pour y pénétrer. Il me suit de près avant de prendre rapidement les commandes et la tête de l’expédition. La première partie de la descente se passe merveilleusement bien. J’ai l’impression de pénétrer dans le domaine des lutins et les fées. Magie. Toutefois, la réalité me rattrappe. Très vite je comprends compris à quoi sert l’encombrant casque qui pèse sur ma nuque. Lors d’une glissade sur le sol ruisselant des pluies du matin, je l’écrase violemment sur la roche. Sans lui ma descente dans le gouffre aurait été stoppée net par un crâne ouvert.

Après une descente d’une dizaine de mètres dans une zone encore végétalisée, Sacha me demande de “confortablement” m’assoire dans le baudrier en m’appliquant à ne pas bouger le terrain dont les branches et les cailloux tombent parfois pesamment sur ses épaules ou sa tête lorsque maladroitement je tente de m’aggriper. Il doit percer la roche afin d’y installer un spit inox qui lui permettra de créer un autre point d’ancrage. Quand je le vois sortir perforatrice, marteau et diverses quincailleries, je capte mieux à quoi sert le sac qui encombre son dos. Ci-dessus on le voit planter le spit qui plus tard portera nos deux poids plus celui du différent matériel.

En voyant mon spéléo travailler à sécuriser la descente, je m’aperçois à quel point nous sommes en terrain hostile. Le “décor” est humide, glissant, meuble. Sacha me donne un cours sur la roche, m’apprend quel son elle doit produire avant d’y planter un spit. Je considère que le point d’ancrage qui devra supporter nos poids est drôlement petit. Il renchérit par une leçon sur la résistance des matériaux, sur l’acier, l’inox et les études qui ont été faites sur le sujet. Me voilà tranquillisée.

Tandis que le spéléo travaille à veiller sur notre sécurité, j’admire la nature qui m’entoure. Impression d’être dans un autre monde, dans un lieu très éloigné de mon quotidien alors que je me trouve à peine à cinq kilomètres de chez moi. Devant mes yeux s’agite un ver de terre. Lorsque je les lève, j’aperçois de l’eau couler sur des mousses gorgées d’humidité. La lumière qui parvient encore jusque dans ces profondeurs, allume les gouttelettes de mille scintillements. Le bruit de la nature semble à la fois étouffé et plus présent que jamais. Sensation d’avoir pénétré dans la jungle amazonienne telle que je l’imagine, sans y être jamais allée. Sa véritable apparence s’avère peut-être totalement différente. Peu m’importe. En moins d’une heure, j’ai l’impression de m’être transportée dans un monde inconnu et étrange, seul émerveillement qui à mes yeux compte. Une fine buée danse autour de chaque chose. Je m’attends presque à entendre rire des elfes ou à voir surgir une vouivre .

J’écrirai la suite de mes sensations lors de cette aventure demain ou après demain.