Le chant des collines
Le petit gars des collines
Sent bon le thym et le romarin.
Il trace déjà sur les terres arides
Les prémisses de son destin.
Il y pense, oui, il y pense toujours
A la belle fille des montagnes
Celle qui s’est décidée un jour
A lui donner ses mains en partage.
Transpiraient, du fond de ces heures
La bravoure et la valeur du mot bonheur,
Quand les regards amoureux se croisaient
Et recevaient en plein cœur leur destinée.
A l’époque dont je vous parle
Les vendanges n’étaient pas rares
Et les jeunes, de tout horizon venant,
Allaient gaiement entre les rangs.
Le soleil d’alors tapait fort
Et hurlaient les vents d’Eole,
Remplis de l’arôme des embruns
Et des ailleurs trop lointains.
C’était le soir, sous les étoiles,
Que les choses se confiaient à voix basse.
Tu sais, l’ami, elle est bien belle
La fille des montagnes,
Avec son petit air rebelle,
Et ses yeux couleur espoir !
Transpiraient, du fond de ces heures
La bravoure et la valeur du mot bonheur,
Quand les regards amoureux se croisaient
Et recevaient en plein cœur leur destinée.
Le petit gars des collines
Se prêtait, lui, impatiemment
Aux travaux des montagnes.
Car il fallait oui, je vous le dis
En ces temps là plein de courage,
Gagner le cœur des parents et amis
Pour s’offrir en mariage.
Quelle aventure, de partir de rien !
Une table, une chaise, un petit coin,
La sueur des journées dans les champs
Et le repos mérité auprès de son amant !
Travailler, conserver, fructifier, étendre
Et au moment acheter son lopin de terre
Pour n’avoir plus de compte à rendre
Aux hommes en costumés de naguère.
Transpiraient, du fond de ces heures
La bravoure et la valeur du mot bonheur,
Quand les regards amoureux se croisaient
Et recevaient en plein cœur leur destinée.
C’est que se construit l’avenir
Quand on ne dépend plus de personnes,
Le petit gars des collines
Le voit de son regard d’homme.
Il assoit alors son aisance
Au travers de ses enfants,
Quand la fille des montagnes
Pense et repense aux étoiles…
La vie n’est pas un long fleuve tranquille
Elle est parsemée de rochers et de rapides
Mais toujours derrière les bouleversements
S’enchantent d’irremplaçables moments.
Dans ce petit villageQuelque part en ProvenceÇa sent bon la TramontaneLe thym et la lavande.S'écoule le temps,Doucement, lentementDans la pierre taillée à la mainEt le sourire des anciens.La village perdu s'endortAu pied de la Montagne,Bercé du souffle d'Eole
Et de l'ombre des nuages...
Transpiraient, du fond de ces heures
La bravoure et la valeur du mot bonheur,
Quand les regards amoureux se croisaient
Et recevaient en plein cœur leur destinée.
Inédit@Plume 2010
(pour les 50 ans de mariage des parents de sa belle soeur)