2010

Publié le 16 mai 2010 par Bob518

Mini Pavois 2010

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Expérience, épreuve, voila ce que je peux dire de la Mini Pavois 2010 (800 milles en solitaire).

Cette traversée du Golfe de Gascogne, était en soi le premier but, la faire. Elle était bien avant le départ un défi à mes angoisses, à mes limites. Toutes les conditions de sécurité réunies, une balise, un litre de rouge, 30litres d’eau rochelaise, l’avitaillement pour 15 jours (restons autonomes) la trousse à outils, etc.

Départ ! Mais non avant il y a les contrôles de « sécu »!

Suivant les courses les accents sont mis sur tel ou tel aspect ? Cette fois l’accent était sur l’eau, pas plus, pas moins. 20l. en jerrican et 10l. en bouteille, plus le bidon de 10l. de sécu plombé. L’affaire n’est pas aisé, surtout sur mon bateau qui n’était pas rangé. C’est OK. Deux jours plus tard, 30mn avant le départ re-contrôle, ah! il y a une bouteille en trop, et hop poubelle. Et là, c’est quoi ? Une bouteille de rouge (bio s’il vous plait), un sourire, ce n’était pas de l’eau !?

Mais j’oubliais, comme quoi, il y a toujours une surprise dans ces régates où l’on joue sa carrière: les feux de nav’. Un, oubli qui nous donne droit à un « Avertissement » pour avoir pris la préposé à la vérification pour ce qu’elle n’est pas.

Revenons au départ, 20-25n. , je suis au clair, pour ne pas me perdre j’ai mis des WP tous les 10 milles. Le seul point important est de savoir si je mets le gennak’ ou le petit spi.

Décision vite prise, le spi! Ce sont des bateaux de portant alors on va s’amuser. Aprés la bouée de dégagement c’est l’envoi du spi…et de son sac, ouah comme c’est beau cette nouvelle figure. Immédiatement je <pense au sac, ce sac payé si cher ça serait trop bête. Affalage du sac, qui chalute, entrainant le spi. Balot !

Je ne suis toujours pas dernier, miracle. Re-spi et là…là c’est fort, la vague courte, 2 ris dans la GV et nous voilà tranquillement au planning puis enfournement puis au tapis et hop on recommence. Une fois en mer, le large quoi, tout devient plus aisé. Je suis trempé jusqu’à la moelle mais ne veux, ni ne peux lacher la barre, excitant, étonnant. Le vent refuse un peu, trop, et finalement au bout de quelques temps, je rentre le « torchon ». Tout s’apaise ma vitesse est entre 9 et 11n. tout va bien je me deshabille entièrement pour enfiler ma tenue de nuit et des chaussons néopréne qui m’éclairent le moral.

Aprés, le reste de la course est paisible, je bouquine pour évacuer le stress des grosses vagues la nuit ,et puis dodo, et  apport de calories pour des séquences de 30mn. jusqu’au lever du jour où je renvoie de la toile. Le vent faiblit personne autour, le soleil apparait ainsi qu’une voile trés loin à l’horizon plus au nord. Le 488 ! Encore lui ! (Nacho de son prénom m’avait passé sous spi et au vent, sacrilège à la bienséance, pendant la Select).

Donc, le voyant fondre sur moi, je lui fais signe de passer. Et bien non, il met un temps incroyable, et puis zut ! Je reborde le spi et voila que je le double. Pendant 30 milles je l’ai tenu et puis j’ai laché à 5 milles de l’arrivée. Je n’en pouvais plus et Gijon était là. A peine croyable, Le Havre n’a qu’à bien se tenir. Virer une cardinale et droit sur la ligne…bien sûr. La chose, un point lumineux au pied d’un mur, j’avance au ralenti la carte sur les genoux, et puis, oui, il y a bien un passage de 100m à peine. Un bruit sourd, des lumières orangées, des cocons accrochés à la colline, deux cheminées qui crachent et une odeur de produit chimique, au loin une ville, c’est ça Gijon de nuit.

Je coupe la ligne 20mn après le 488, un zodiac me prend en charge, il ne parle que l’espagnol et qu’est ce qu’ils sont sympas. Amaré, je reçois le cidre local, Isabelle prend une photo et le tour est joué, j’y suis arrivé. A propos de Gijon côté ville, c’est St Adresse en mieux, une ville quoi, propre surtout, on pourrait se croire à Paris, la crasse en moins. Pas de sourire, pas de bonjour, chacun dans son « quant à soi ».

Retour :

Il était temps de dégager les pontons visiteurs de la marina, nous accueillons les premiers de la Barquera et de la GascoPogo. Une arrivée succède à l’autre, quelle usine. Aprés le brief course, météo et parcours, nous prenons la route du retour dans de jolis airs direction la PA de La Rochelle. Route directe sachant que bientôt le vent refusera. Je passe 2h à trouver la panne du pilote, dés que je peux je fais le tour des branchements et allume quelques cierges. Rien, je sens le vérin bouger façon escargot, rien ne lui redonne vie. Pour me reposer je coince la barre et équilibre les voiles, je suis déjà en mode convoyage. Tout va bien jusqu’au coucher du soleil et le lever des grains qui noircissent le ciel. Je n’aime pas la pluie, donc j’en profite pour me reposer, les copains sont là c’est cool. Réveil, tour d’horizon, partis, je vois des lucioles derrière et c’est tout. La VHF me fait comprendre que le paquet de tête s’est tiré la bourre profitant des grains, spi, gennaker, spi. Ils se sont donnés à fond les jeunes. Macaire, Amaury, JMOgier, Jonas, la Grenouille, bref une bonne dizaine, en mode course, normal. Deuxième jour, soleil, vent faible 10n., mon temps, sous le vent le 488, devant « La grenouille » au vent un P2, tout est calme, le vent monte, nous sommes au prés et nous le resterons durant 3 jours : bonne nouvelle. Le vent revient dans l’après midi, un ris dans la GV et un dans le génois. L’air commence à fraîchir, le soleil se couche, le vent monte la température descend 5°. Dans la nuit il fait si froid que ma tendance naturelle me scotche à l’intérieur. Le courant de l’estuaire de la Gironde nous fait une mer désordonnée, par 3 fois le bateau vire tout seul et à chaque fois ce seront des sorties de duvet très « limite ». Le spectacle dehors est incroyable le froid dans cette nuit donne un incroyable spectacle sur l’eau et dans le ciel. On pourrait se croire en décembre, les vagues neigeuse à leur sommet et les rennes transformés en dauphins irradiés. Le jour se fait, devant, derrière, sur les côtés, personne. Encore dans les choux ? La VHF se réveille, les premiers passent la bouée « PA », je suis rassuré. Je ne suis pas si loin. Et puis arrivent les abandons, la proximité de La Rochelle aide beaucoup. J’arrive à cette bouée le ventre creux, en manque notable de sommeil, toujours sans pilote et pourtant j’explose, de joie, peut être d’épuisement, je parle, je crie et l’inévitable et insupportable : Yeees ! L’équivalent d’un rot au ketchup.

La vie de régatier continue et le 488 que j’avais laché dans la nuit revient petit à petit, le soleil s’efface et les premiers protos croisent ma route parfois très prés. Ils s’en contrefichent sous spi dans 10n, ils dorment !  Dormir ? Je fais route vers Belle Ile, demain matin je serai aux Birvideaux. Les Birvideaux encore, les airs, comme prévu tombent encore et je sais que les prochaines 24 heures vont se jouer au portant et le portant sans pilote c’est pas bon, le terme exact serait plutôt sans dormir. suite bientot

Résultat : 12/25 en série