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Quatrevingttreize - hors serie #7
Publié le 26 août 2010 par Rafetnol
Cousteau - The Last Good Day Of The Year**** J’ai vu la mer. Je l’ai entendue la nuit, rugir comme un animal solitaire. Entendre la mer rugir comme ça on a qu’une seule envie, qu’elle ne soit plus jamais seule. On a juste envie de n’être plus jamais seul soi même. Difficile d’expliquer l’impression autrement. Mais si j’avais été seul à ce moment là, je crois que j’aurais eu peur. Pas une peur bête de celles qui m’atteignent quand je vois une araignée un peu plus grosse que d’habitude. Une vraie peur panique, comme une angoisse qu’on les enfants dans le noir total ou plutôt dans cette pénombre qui dessine d’inquiétantes images sur les murs. Et j’ai aimé être là, et ne pas y être seul.
J’ai vu ensuite la cité. Je l’ai découverte tout seul cette ville. Alors que la mer me rappelais la petitesse de ma solitude et m’effrayais, la ville l’a réclamée à corps et à cri ma solitude. Elle m’a avalé. Je m’y suis perdu de la tête aux pieds, avec toutes mes trippes. Et j’ai adoré ça. J’en ai arpenté chaque ruelle, me suis assis sur chaque banc, chaque pas-de-porte. Et j’ai, jusqu’à la fin de mon séjour, conservé ma solitude, mon anonymat. D’autant plus facilement que je ne parlais pas un seul mot de la langue que parlait les gens d’ici. Et j’ai aimé être là et y être seul.
J’ai vu enfin des amis. Des amis que je connais depuis longtemps, d’autre depuis moins. Des amis que j’aime beaucoup et d’autres moins. On ne peut pas aimer ses amis autant les uns que les autres. Il y a des privilégiés. De ces amis au-delà du pardon, au-delà de la justification. De ces amis qui vous embarrasseraient s’ils n’étaient pas des amis. J’en ai vu encore et encore des amis. Et j’ai aimé les voir, tous sans exception. Même ceux qui m’ennuient de temps en temps. Même ceux que j’ennuie souvent. Parce que j’ennuie souvent. Ne dites pas le contraire. Et j’ai aimé être avec eux tous.
Mais, une fois qu’on s’en est mis plein les mirettes, qu’on a bien enregistré tout ça, il est temps, comme dit Greg « Papy » Boyington, de rentrer au bercail. Les vacances sont finies.
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