Poème: Au fil de mes erreurs

Publié le 26 août 2010 par Mari6s @mari6s

Ce poème parle en bonne partie de moi même si, comme toujours, il romance un peu.
Il aborde cette angoisse sourde qui m'attaque parfois sans crier gare, sans raison, et qui me fait croire que je pourrais bien être dépressive si je n'avais pas toujours ce réflexe de donner un coup de pied au fond de l'eau pour remonter à la surface, de balayer cette angoisse, de la refouler quand il le faut, de l'utiliser à d'autres moments.
Il parle aussi d'une certaine peur du bonheur qui est parfois mienne. Peur de la routine et du quotidien, surtout ; je ne suis pas comme ces personnages de fiction (et, sans doute, ces gens réels dont ils sont inspirés) qui font tout pour causer leur propre malheur et ne savent pas ce qu'ils veulent. Moi, mes batailles ont lieu à l'intérieur, elles sont longues et souvent violentes mais une fois que j'ai pris une décision, je m'y tiens en général.
Mais reste l'idée un peu effrayante que je ne suis ce que je suis que grâce à mes angoisses, que m'en débarrasser serait devenir quelqu'un d'autre ; que cela me rendrait inapte à créer, aussi.
Ce poème est à la fois pessimiste et optimiste, à mon image, moi qui espère un meilleur tellement trop beau et redoute un pire tellement horrible ; moi qui crains ce meilleur car il ne peut exister mais que j'en rêve malgré tout, et espère ce pire car il me donnerait des raisons de broyer du noir - moi qui ne m'en prive pas malgré la chance que j'ai...
Au niveau de la forme, je n'avais rien prévu de particulier, pas même un type de strophes. L'alexandrin s'est imposé tout seul, ainsi que les rimes doubles (à l'hémistiche et en fin de vers) et la reprise en chiasme du dernier vers d'une strophe au début de la suivante. Je crois que je suis de plus en plus à l'aise avec la forme poétique, et qu'elle s'accorde d'elle-même à mon propos...
Bon, finies les digressions, voici ce poème!

Quelle est donc cette torpeur cachée, blottie en moi
Quelle est donc cette douleur qui vient sans prévenir
Je ris, soudain je pleure, sans comprendre pourquoi
Qu’y a-t-il dans mon cœur, peux-tu donc me le dire 

Peux-tu donc me le dire, qu’y a-t-il dans mon cœur
Quel est donc ce désir qui m’entraîne puis m’émousse
Quel est donc ce martyr, qui me tire et me pousse
A espérer le pire et craindre le meilleur

J’appréhende le meilleur en espérant le pire
J’affronte toutes mes peurs puis m’enferme chez moi
Je pourchasse le bonheur puis le laisse s’enfuir
Et quand mes espoirs meurent, j'en fais un feu de joie

Je fais un feu de joie lorsque l’espérance meurt
J’assume tous mes choix mais quand la vie est douce
Elle me plonge dans l’effroi, et le bonheur aux trousses
Je recherche ma voie au gré de mes humeurs
Je trouverai ma voie au fil de mes erreurs...

écrit le 17 août 2010