Bande originale
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J'étais avec Jacques et Marie à la plage quand c'est arrivé. Je n'avais plus écrit depuis presque un an, j'avais besoin de vacances. J'ai visité bon nombre d'autres amis en rentrant un peu chez moi entre deux, histoire de tenter de m'y remettre ; mais impossible de sentir le début d'une idée de sujet, le début d'une phrase que je pourrais tirer, filer, comme j'en ai l'habitude. J'avais donc laissé tomber une fois de plus et étais partie chez Jacques et Marie, au bord de l'océan. On était à la plage donc, Marie, belle et blanche comme je la connais et Jacques, maigrelet et ouvert, comme je l'ai fait. On parlait enfin, je parlais, je racontais mon blocage, puisque c'est bien comme ça qu'il faut l'appeler.Et, comme en transe, je me suis mise à leur raconter une histoire ahurissante d'hommes chats et de vols d'oiseaux - de rapts d'oiseaux, pas d'envols - d'enquêtes policières qui s'enlisent et de jeunes gens à la poursuite des ravisseurs mi-hommes mi félins. Je leurs décrivaient des scènes de sacrifices, des scènes d'exorcismes, des scènes de poursuites, j'en rajoutais dans les détails sanglants et violents, comme si j'avais cherché à les effrayer et j'y parvenais même puisque mon Jacques était tout tremblant à la fin de mon long, long discours. Je me souviens très bien. J'ai eu à ce moment là une vision. Une vision très nette, lumineuse, un souvenir , quelque chose qui m'était déjà arrivé, il y a longtemps, ou pas si longtemps finalement. Une impression nette, un souvenir qui me ramenait en arrière à la dernière fois que je m'étais attelé à ma machine pour écrire. A ce moment, j'ai regardé mon grand Jacques et sa petite Marie et leur air ébahi, l'impatience qu'on lisait sur leur visage m'a sauté au visage. Je leur ai demandé ce qu'ils attendaient ainsi, à me regarder fixement - pour un peu j'aurais pu voir leur langues pendre de leurs lèvres, comme des animaux assoiffés, la vision était saisissante. - On veut la suite Maman!- La suite de quoi mon grand?- La suite de l'histoire pardi!- Quelle histoire?
****Souvenez vous, dans QUATRE, ça allait déjà pas bien fort...
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