La rentrée littéraire : dire que l’an prochain, mon roman sera noyé dans la manne. Ne sera probablement même pas recensé.
Ces jours-ci, débat sur le « trop de livres » entre Jean Barbe et Jean-François Nadeau. Débat, pas vraiment, plutôt réaction de l’un à la suite d’un article de l’autre. Surtout prétexte à écrire sur le sujet. Ces jours-ci, il est aussi question de la rentrée littéraire. On a le choix, je me suis limitée à La Presse>>>
Dire qu’on nous assomme avec « les jeunes ne savent pas écrire », « les gens ne lisent plus ». Qui alors écrit tous ces livres publiés? Qui alors les édite? Et qui les lit? Je n’ai pas envie de me prononcer sur les librairies indépendantes qui en arrachent parce que les livres sont vendus moins chers chez Costco ou que les liseuses numériques commencent à prendre une part du marché, parce que je pense aux auteurs avant de penser aux libraires et je me dis que plus il se vend de livres, peu importe où peu importe comment, c’est bien pour les redevances de l’auteur. En revanche, je veux bien m’attarder à ces jeunes auteurs qui écrivent si bien, qui arrivent à être publiés. Donc, ce n’est pas si vrai que les jeunes ne savent pas écrire. Il faudrait aussi commencer à préciser c’est qui les « jeunes »? Ça fait bien dix ans qu’on nous rabâche les oreilles avec de telles assertions. Moi, je lis des livres écrits par des « jeunes » qui ont 30 ans, 40 ans, je lis des blogues de personnes qui ont 20 ans, 30 ans. Bon, les blogues ne sont pas tous de valeur égale, ne sont pas tous exempts de fautes (les miens non plus d'ailleurs), ne sont évidemment pas corrigés comme peuvent l’être des livres publiés, mais quand même ce sont des « jeunes » qui écrivent, qui aiment écrire, qui prennent le temps d’écrire un peu plus long qu’un « texto » sur leur I-phone. Alors hé ho! les journalistes, Quebecor et compagnie, hé ho! les professeurs, cessez de nous parler de ceux qui ne savent pas écrire et montrez-nous donc ces jeunes qui écrivent dans les journaux, dans les blogues et dans les livres, dans ces « trop de livres ».
En passant félicitations à Louise Lacasse pour son prix Robert-Cliche. Elle a 54 ans, elle!!! Mais c’est un jeune auteur puisque c’est son premier roman.
(photo: quelques livres qui trâinent chez l'auteure)