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Insolite

Publié le 28 août 2010 par Masterpitch

Insolite

Les dictionnaires de langue précisent que le terme « insolite » désigne la nature d’une chose qui « étonne, surprend par son caractère inaccoutumé, contraire à l’usage, aux habitudes ».

Avec le Grand Larousse, nous faisons nôtre l’explication étymologique du mot : « insolite » qui provient du latin insolitus signifie « inaccoutumé »,   « inusité », « étrange », « inouï ». La décomposition du mot permet de distinguer le préfixe à valeur négative in-, et le participe passé adjectivé de solere — solitus — signifiant « qui a l’habitude », « habituel », «ordinaire».

L’approche lexicographique, reposant à la fois sur le sens étymologique et encyclopédique du mot, permet de saisir l’écart de son emploi dans le langage courant, où l’insolite signifie «exceptionnel».

Dans le Dictionnaire de l’insolite et du fantastique, J.-L. Bernard indique la multitude et le parallélisme des sens de l’appellation : « [L’insolite désigne] ce qui sort de l’ordre normal des choses […], des associations de mots ou expressions qui ne jurent qu’en apparence […], ce qui existe, mais ne s’explique pas ou mal […] ».

En 1957, M. Guiomar rédige pour la Revue d’Esthétique un article intitulé « L’insolite ».
Par l’insolite, il entend : « […] qui est contraire à l’usage, à l’habitude, aux règles, aux lois. Toute dérogation à une norme fixée est insolite ».

Il note ensuite : « L’insolite surgit d’un dérèglement de lois admises et n’existe qu’en fonction d’un témoin envahi par une interprétation non rationnelle des faits ». Cette phrase est sûrement celle qui nous permet le mieux de comprendre le caractère insolite de la vidéo que je présente ici. Elle clarifie le titre que j’ai choisi pour ce poste, ainsi que ce texte d’introduction, que certains trouveront sans doute ennuyeux. Mais ceux-là je les emmerde, car de toute façon ils ne sont sûrement pas allez jusque là. Pour vous qui lisez donc, et qui êtes passionnés j’en suis sûr, je continue.

L’absence d’ambiguïté et d’hésitation concernant l’interprétation d’un phénomène surnaturel, ainsi que le rejet de l’angoisse sont les points sur lesquels l’insolite se différencie du fantastique, pour lequel l’évidence du surnaturel entraîne soit la démence soit la terreur.

« L’insolite hausse chaque chose et chaque être d’un degré dans la hiérarchie du monde : les choses inanimées s’animent, les êtres vivants accèdent à une vie supérieure, l’animal au niveau de l’hu main, l’homme à une vie cosmique ». Cette idée de modification est un trait divergeant du fantastique qui, lui, ne change rien au monde extérieur ; c’est la perception du réel qui est perturbé et non le réel lui-même.

Tout ceci n’est pas sans rappeler, entre autres, « 2001 l’Odyssée de l’espace » au lecteur averti… Et j’aurais pu en mettre un extrait…

Mais j’ai préféré me tourner vers le montage fort intéressant, fait par je ne sais qui, entre un chef-d’œuvre du cinéma insolite, et un bijou de la musique progressive :

>> Ce qui se passa sur le pont de Owl Creek (titre original : An Occurrence at Owl Creek Bridge) est une nouvelle de l’écrivain américain Ambrose Bierce, publiée en 1890. Elle se déroule durant la guerre civile américaine.

Elle a été adaptée au cinéma par le Français Robert Enrico et co-produit par Marcel Ichac et Paul de Roubaix en 1962, sous le titre « La Rivière du hibou ».

Ce court métrage, réalisé dans les Cévennes (au lieu dit « pont des Révoltes », près de la gare de Cassagnas, aujourd’hui désaffectée) fut produit avec des moyens limités. Il sera consacré par les plus hautes récompenses du cinéma mondial :

- Robert Enrico recevra pour ce film la Palme d’or du court métrage du festival de Cannes 1962, et le Grand Prix des Journées Internationales du Court Métrage de Tours.

- Marcel Ichac et Paul de Roubaix recevront pour ce film l’Oscar du meilleur court-métrage de fiction à Hollywood en 1964.

- Le film a été diffusé à la télévision américaine dans le cadre de l’émission La Quatrième Dimension (The Twilight Zone), en tant que 142eme épisode, le 28 février 1964.

>>  Thick as a Brick est un album-concept de Jethro Tull sorti en 1972. Il s’agit du premier album du groupe à se classer en tête du Billboard 200, le hit-parade américain.

Le texte est de Gerald Bostock, un enfant de huit ans, vraisemblablement surdoué, précoce ou tout simplement talentueux, ayant tout juste gagné un concours de poésie mais finalement disqualifié. La raison, c’est son poème : Thick as a Brick, très critique envers la société anglaise, au point que la première place est offerte à une certaine Mary Whiteyard, 12 ans, pour son poème chrétien : He Died to Save the Little Children.

>>  En plus d’être spécialement beau, ce montage devrait pousser à la réflexion…

Outre la portée philosophique et littéraire de la nouvelle et de son adaptation cinématographique, il est important de noter, concernant la chanson qui y a ici été accolée, que le petit Gerald Bostock n’existe pas…


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