Où va la France ?

Publié le 29 août 2010 par Didier T.
Berthe Levy Choen, Carte d'Identité, Lyon, 7 août 1942


Camp de Gurs, Pyrénéees-Atlantiques, Entre 1940 et 1943
Drancy, (Seine Saint Denis aujourd'hui) 1941-1944.
L'année dernière à cette même époque, fin aôut, je quittais Paris.J'avais dans l'idée le lointain.Je n'ai pas fui Nicolas Sarkozy, sa politique, son gouvernement, ses alliés.J'ai fui le système France, citoyens moyens compris.Notez bien que l'exil, même confortable, n'est pas une partie de plaisir de chaque instant et qu'il charrie son lot de déconvenues et de tristesses. Mais qu'importe.A 10 000 kilomètres de Paris, je me sens, malgré tout, toujours française.Rien à changer, c'est toujours en français que je parle à ma mère, c'est toujours en français que je pense, que je rêve et c'est cette langue et ce pays qui, pour toujours, guideront ma vision et ma compréhension du monde même si parfois je ne les comprends pas.Ce n'est pas parce que les questionnements autour des bagues semblent me hanter que je ne regarde pas ce qui se passe dans mon pays, le pays qui m'a faite telle que je suis, fruit d'un certain nombre de métissages et de l'acceptation totale, sans aucune équivoque, des différences qui se voient.
A l'école, catholique et républicaine, j'ai bien appris ma leçon "le 22 juillet 1940 Décret-Loi de Vichy sur la révision de la naturalisation. La révision portera sur toutes les acquisitions de nationalité française intervenue depuis la loi du 10 août 1927 sur la nationalité. 15 154 Français d'origine étrangère dont 6307 Juifs, vont être déchus de la nationalité française".Ca a commencé comme ça. Je me suis toujours demandée comment une telle ignominie avait été possible dans ce pays. Et tout d'un coup, à la lecture du résumé du discours de Grenoble, à regarder les Besson ex socialiste, les Hortefeux, les Estrosi déclarer et agir, à lire les articles quotidiens des affaires et renvois d'ascenseurs entre bonnes gens (Woerth hier, Chirac-Delanöe aujourd'hui...), je crains de vivre, l'abandon de la République où les hommes seraient à peu près égaux, mais que nous étions de moins en moins égaux je le soupçonnais déjà depuis longtemps, l'abandon de la République donc et son basculement vers un régime violent où seule la loi de la haine de l'Autre, l'Etranger, domine.Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu