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Hélène

Publié le 30 août 2010 par Banalalban

Il faut que je te raconte une histoire, mon voisin, il faut que je te conte un conte.

Un compte à remous.

Il y a plein de voix, je le sais, ce sont mes tripes qui font des pelotes, ce sont mes voix ovnis et il convient maintenant de se poser.

Je vois des choses l’ami, des choses que tu n’imagines même pas.

Des choses terrifiantes qui sont le reflet de ma folie. J’ai si peur quand il fait noir, j’ai si peur lorsque je suis face à moi.

Parce que je ne me reconnais pas.

(Hélène, Hélène, on tape à la porte, on vient te chercher... Hélène, Hélène !!!) 

Je ne suis qu’une pauvre fille paumée, sans jambe, sans cerveau, sans rien.

Tout s’est détaché de moi.

Sans que quelqu’un ne me demande mon avis... et vu la tournure que prennent les choses, je ne suis pas sûre de pouvoir posséder un quelconque contrôle sur elles. Et puis il y a ces lancinantes abscences durant lesquelles je m’abstiens de comprendre et de mettre en place une logique humaine.

Mon âme part en vrilles sans que j’en saisisse quoi que se soit mais est-il nécessaire que les choses aient forcément un sens ? Si je veux être cohérente, il faudrait que je classe tout ce qui suit dans le bon ordre, bien rangé, que j’y fasse des coupes astucieuses et perspicaces, mais je n'ai pas d’envie. Qu’une simple volonté de vomir quelque chose qui s'apparente à mes tripes.


Si je veux être cohérente donc mon ami, il faut dire que je suis dans un acte que j’ai fait. Je ne suis pas innocente. Je ne demande pas la clémence, je ne revendique rien, je ne crie rien. Je ne crains rien. Ce qui est fait est fait.

Ce qui est fait est fête.

Voilà où j’en suis rendue. Il n’y a pas à avoir peur, mais parfois je suis terrifiée par ce que je vois car moi seule vois en moi. Comment se peut-il qu’il y ait autant de pelotes à l’interieur ?

Peu de chair pour beaucoup de sang. Trop de glaires et glaviots puants qui me montent à la tête lorsque je m’endors et tout cela en même temps. J’en repeins les murs de toutes ces viscères. J’en reprends les murs de toute cette misère.

(Hélène, Hélène, ils sont là pour toi : c'est pour toi... Hélène, Hélène !!!) 

Et puis il y a les cris à l’exterieur et l’écrit à l’interieur. Ma tête explose mais je n’en ai plus l’intuition. J’ai rêvé… Non j'ai pas rêvé de moi et je ne me suis pas mise en place, je mens.

Je ne suis le rêve de rien, de personne et encore moins le rêve des fous.

(Hélène, Hélène, lève-toi et lave-toi... Hélène, Hélène !!!) 

Je ne me réclame de rien mon ami… Je ne veux que te parler. Les yeux dans les yeux dans mes yeux.

Est-ce bien nécessaire de tout résumer ainsi ? Il n’y a aucune cohérence. Il faut juste raconter ce qu’il est advenu au 32, rue Saint Fiacre.

Il faut que je batisse une trame, un fil conducteur, que je remette de l’ordre dans tout ça.

Que je raconte tout ce qui s'est passé. Que je te raconte tout ce qui s'est passé.

Au 32, rue Saint Fiacre, tout a commencé ainsi...


 

 

                     Ici : début de l'histoire

                     du 32, rue Saint Fiacre

 

 

  

(Hélène, Hélène, dépêche-toi, ils arriiiiiiiiiiiiiiiiiivent !!!) 



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