J'ai enfin pu voir le désormais controversé "The Killer Inside Me" de Michael Winterbottom.
Enfin parce que le film est sortit il y a un peu plus de quinze jours et cela fait exactement trois ans que j'attends le dénommé Casey Afleck au tournant.
Plus précisément depuis "L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" dans lequel il donnait la réplique de façon presque héroïque au Dieu du cinéma qu'est Brad Pitt.
Depuis ce film fait partie de mes préféré, et je guette le box office pour voir apparaître en tête d'affiche le frère de Ben.
C'est désormais chose faite avec "The Killer Inside Me" et j'ai envie de dire que l' "On ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs".
Il faut dire que le pari était risqué et cette affaire plutôt "touchy".
Non pas le pari de confier à Casey dont la physionomie de "brave gras" élevé au bon grain collait parfaitement au rôle de Lou Ford un sadique comme on en voit un toutes les décennies à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession ; Mais celui d'accepter la lourde tâche de détruire à main nues (bruitages très réalistes de cartilage qui pète inclus) le visage de Jessica Alba, le rêve américain fait femme.
Je ne sais pas si le réalisateur a pensé d'emblée à Casey, mais je suis certaine que beaucoup d'acteurs confirmés auraient balancé un tel scénario à la poubelle.Il y a des choses que le public a toujours et encore beaucoup de mal à accepter au cinéma (et ailleurs ?) au premier rang desquelles se trouve la violence. Pas n'importe laquelle, ordinaire, gratuite et même sous couvert reconstitution historique ("Bronson" de Nicolas Winding).Demandez à Stanley Kubrick qui en 1972 avait du réclamer à Warner Bross de retirer son "Orange Mécanique" des salles, malgré le succès suite à de nombreuses plaintes et menaces directes dont il avait été victime. Il faudra attendre 2000 et donc la mort de Kubrick pour que le film refasse son apparition sur les écrans.
J'avais brièvement entendu parlé de cette scène litigieuse avant d'aller voir "The Killer Inside Me", mais je n'ai pas hésité une seule seconde. J'ai trouvé que le film aurait pu être très bien, qu'il bénéficiait d'un bon casting avec un guest très bien vu : Simon Baker "The Mentalist" jouant le rôle du flic fin limier un peu comme dans sa série.Que Casey Affleck prouve une fois de plus qu'il faut également au cinéma américian des acteurs qui sortent un peu du carcan de l'Actor Studio pour proposer un jeu, une diction tellement particulière qu'elle ne semble obéir qu'aux règles de la personnalité (Mickey Rourke,Robert Doney Jr). Malheureusement le scénario méritait d'être un peu plus creusé et par conséquent on est presque désolé de s'ennuyer à regarder Lou essayer de se depétrer comme il peut avec l'étau qui se resserre autour de lui.Je suis navrée monsieur Winterbottom, mais comme les pauvres victimes de Lou Ford, vous avez donné le bâton au plublic et donc à la critique pour vous faire battre.Le film est creux, mais il faut bien en parler donc la seule chose que l'on retiendra c'est cette scène que j'ai trouvé d'une extrême violence, insoutenable à m'en donner des hauts le coeur...mais pas injustifiée, ni gratuite.Certains ont même avancé que cette scène traduisait purement et simplement les fantasmes du cinéaste.Je pense qu'il faut remettre un peu les choses dans leur contexte et préciser que l'on parle encore ici de cinéma et que c'est pour moi le dernier lieu ou il faille faire preuve de conformisme ou de bien séance.Cette scène est aussi utile que toutes celles d'Orange Mécanique pour bien comprendre la psychologie du personnage et par conséquent comprendre le film. Comprendre la psychologie d'un personnage ne signifie pas comprendre le personnage. Qui pourra jamais comprendre pourquoi les plus grands psychopathes ont commis des actes aussi épouvantables quand on sait qu'il suffit d'un coup de feu pour tuer ?