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Neuvaine à Marie pour la fête sa nativité (1)

Publié le 31 août 2010 par Hermas

INTRODUCTION


Solennité d'entrée, dit de ce jour André de Crète; fête initiale, dont le terme est l'union du Verbe et de la chair ; fête virginale, de joie pour tous et de confiance (Oratio I, in Nativit. Deiparae I). — « Toutes les nations, soyez présentes, s'écrie Jean Damascène ; toute race, toute langue, tout âge, toute dignité, célébrons joyeusement le jour natal de l'allégresse du monde (in Natal. B. M. Homilia I). » — « C'est le commencement du salut, l'origine de toute fête, proclame à son tour saint Pierre Damien : « voici qu'est née la Mère de l'Epoux! A bon droit, l'univers aujourd'hui tressaille, et l'Eglise, transportée, module des motifs d'épithalame en ses chœurs » (Sermo XLV, in Nativit. B. M. V).

 

Et Saint Jean Damascène, dans l’homélie pour la Nativité de Marie déclare :

« Célébrons avec joie la naissance de la Vierge Marie, par elle nous est venu le Soleil de justice, le Christ notre Dieu. Il nous a libérés de la malédiction et nous donne la bénédiction, il a vaincu la mort et nous accorde la Vie éternelle. La joie universelle a jailli pour nous de deux justes : de Joachim et d’Anne est née la Vierge que nous célébrons. Elle est toute pure et devient le temple du Très-Haut. En elle seule nous reconnaissons la Mère de Dieu.

« Puisque la Vierge Mère de Dieu devait naître de sainte Anne, la nature n'a pas osé anticiper sur la grâce : la nature demeura stérile jusqu'à ce que la grâce eût porté son fruit. Il fallait qu'elle naisse la première, celle qui devait enfanter le premier-né antérieur à toute créature, en qui tout subsiste. Joachim et Anne, heureux votre couple ! Toute la création est votre débitrice. C'est par vous, en effet, qu'elle a offert au Créateur le don supérieur à tous les dons, une mère toute sainte, seule digne de celui qui l'a créée ».


A l’origine, nous ne pouvons vraiment parler d’une dévotion certaine à la naissance de Marie, si ce n’est que de son divin Fils, Jésus.

Les premières traces connues sont, sans aucun doute, les textes apocryphes postérieurs aux Evangiles, comme le Protévangile de Jacques au 2° siècle, vers l’an 150. L'origine de la commémoration liturgique de la Nativité de la Vierge Marie est liée à l'église édifiée au 5° siècle à Jérusalem, dans les environs de la piscine probatique (Piscine de Bethesda), qui, pour la tradition (Protévangile de Jacques, chapitre 3, verset 3) était le lieu de la maison de Joachim et Anne (les parents de Marie). Depuis le 6° siècle, la Nativité de Marie fut fêtée aussi à Byzance, où elle ouvre l'Année liturgique byzantine. Le sanctuaire marial à Jérusalem, a été le berceau de sa naissance, puisque le culte y devint intense a partir du 7° siècle, lors de la fête de l’Annonciation le 25 mars et la Nativité de Marie le 8 septembre, fêtes décrétées par l’Empereur Maurice.

L’Eglise de Jérusalem fut donc la première à honorer le souvenir de la naissance de Marie, qu’elle célébrait dans une basilique construite que l’emplacement de la maison, où selon les traditions, serait née Marie.

Si l’Eglise célébrait la nativité le 8 du mois de septembre, cela veut dire que sa conception se serait produite neuf mois plus tôt, le 8 du mois de Décembre. Les orthodoxes orientaux qui n’acceptent pas  la plupart du temps l’Immaculée Conception, célèbrent ce jour le 8 décembre, jour où la mère de la Vierge l’a conçue.

C’est ensuite a Rome, sous le Pontificat du Pape Serge I, au 7° siècle, que l’on trouvera une trace incontestable de la célébration de la Nativité de la Sainte Vierge où le Pape, en sandales, faisait la procession de la basilique Saint-Adrien à celle de Sainte Marie Majeure.


Le Pape Benoît XIV au 18° siècle racontait également que, chaque année, le 8 septembre, un solitaire pèlerin curieux des chants célestes qu’il entendait, s’interrogea ; c’est alors qu’on lui répondu que c’était en l’honneur de la naissance de la Vierge Marie qui se célébrait au Ciel, et qu’il était normal, étant née parmi les hommes, qu’elle soit célébrée sur terre. Le solitaire se rendit alors auprès du Pape qui, au récit de la vision, institua la fête de la Nativité de Marie.


De Rome, la fête s’était étendu à l’Ouest, puis apparut en France, et porta longtemps le titre de Notre-Dame Angevine, appelée même souvent et tout simplement fête de l’Angevine ou en latin « Feria Andegavensis », qui rappelle que la Vierge apparut en l’an 430 près de Saint-Florent, au sanctuaire du Marillais, au saint évêque Maurille d’Angers (originaire de Milan lui aussi) pour lui demander l’institution de la fête de sa Nativité.


La dévotion se propagea alors un peu partout dans l’occident et apparut en l’an 1007 dans la ville de Milan à l’initiative d’un riche milanais du nom de Folco qui fit construire une église qui sera placée sous le vocable de Santa Maria Fulcorina, et sera consacré au Mystère de la Nativité de Marie. Depuis, chaque année au 8 septembre la fête de la Nativité fut célébrée solennellement. Cette fête, qui, jusque là était encore privée, s’est ensuite étendu dans la ville de Milan après l’élection du pape Innocent IV. Il est à noter qu’il avait donné une messe solennelle et officielle dans la ville de Lyon, son lieu d’exil en 1251, pour que l’église toute entière célèbre la fête de la Nativité. Il se rendit ensuite à Milan où il remercia la Vierge pour sa protection, et accorda à cette occasion une indulgence plénière à tous ceux qui, le jour du 8 septembre, visitait l’église souterraine à Jérusalem.


C’est ensuite au 14° siècle qu’un noble italien, Azzone Visconti, Seigneur général de Milan, contribua à rendre encore plus populaire ce culte avec entre autre l’élévation d’un temple dédié à la Nativité de Marie en 1336.


Un membre de sa famille, Jean Galéas Visconti, décida en 1387, de consacrer un nouveau temple dédié à la Nativité, avant la construction de la Cathédrale de Milan, dont le maitre autel fut consacré en 1418 par le Pape Martin V. Cette forte participation populaire montre  que les Milanais étaient empreints d’une forte dévotion pour la fête de la naissance de Marie. On dût ensuite attendre 1572, pour que la fête actuelle fut consacrée par Saint Charles Borromée Aujourd’hui nous pouvons encore lire au dessus de l’entrée principale de la Cathédrale, la gravure en bronze « Maria Nascenti », symboliquement «  à Marie Enfant » « à Marie qui naît ».


La fête de la Nativité de la Sainte Vierge a ainsi son origine en Orient, où le Synaxaire de Constantinople, rédigé selon un décret de l'empereur Maurice, la marque déjà au 8 septembre, tandis qu'elle est mentionnée dans les homélies d'André de Crète (mort 740).


On ne vit pas la fête de la Nativité de Marie en France avant l'époque capétienne et sans doute la doit-on à saint Fulbert de Chartres (mort 1028) et au roi Robert II le Pieux (mort en 1031). Et saint Bernard écrit aux chanoines de Lyon : " La sainte Eglise ne se trompe pas quand elle considère ce jour comme saint et le célèbre chaque année à la joie de toute la terre. ". Lorsque mourut le Pape Célestin IV (1243), l'empereur Frédéric II retint les cardinaux prisonniers afin d'empêcher la réunion du conclave ; les cardinaux firent le voeu solennel de donner un octave à cette fête qui existait déjà depuis saint Anselme dans l'Eglise d'Angleterre, s'ils recouvraient leur liberté, ce que fit leur élu, Innocent IV, au premier Concile de Lyon (1245). Grégoire XI institua une vigile qui fut célébrée à Anagni (1377).

 

Rappel : La neuvaine consiste à réciter chaque jour 9 Ave Maria en l'honneur du séjour de neuf mois de Marie dans le sein de sa mère et de sa naissance, et à exprimer sa propre  demande particulière. Confession et communions si possible pendant la neuvaine


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