Qu’était-il arrivé pour qu’il se retrouvât sur ce chemin de haute tension, où la terre était si plate et où, au loin, on ne voyait qu’une ligne et par-delà sans doute rien…. Rien d’autre en tout cas qu’une autre étendue plate, avec, au-dessus, des nuages, si jamais le ciel n’était pas désespérément bleu, des nuages s’ordonnant en étages, des lourds cumulus, aux formes de dieux débonnaires, aux légers moutons blancs paissant en silence aux hautes altitudes. Il n’était rien arrivé de spécial, rien qu’un train à suivre, une fête à la campagne, qui conduisaient vers deux bourgs en bord de Loire. Ceux-ci n’avaient rien de remarquable, pourtant dans l’un d’eux était né un cinéaste dont on apprit aujourd’hui la mort, avant même que l’on vît son dernier film où il était question de crime d’amour. Un vent fluet courbait les tournesols et faisait doucement chanter les lignes de haute tension. Une ferme dans les fins fonds d’un hameau accueillait les visiteurs à vélo.
On y trouvait d’anciens outils, un plan du cadastre de 1854, des jouets d’enfant comme une vieille poupée et une auto à pédales, et la vieille dame qui habitait là, mère de notre hôte, qui avait mis sur des nappes blanches et délicatement brodées ses productions en forme de biscuits : tuiles, cakes, cigarettes…