Le talent de l'homme de parole tient dans son aptitude à choisir les deux où trois fils d'or dans une histoire, avec lesquels il va tisser son récit. Il sait l'art de trouver les éléments saillants, porteurs dans une émotion, un souvenir, une scène ou une situation qu'il va décrire, ceux qui vont éclairer tout son propos et permettre à celui qui écoute d'imaginer, de sentir, de vivre ce qui lui est raconté.
Je m'en suis bien rendu compte hier, en écoutant une interview de Nicolas Bouvier qui racontait son arrivée à Sarajevo. J'étais avec lui dans ce petit café crasseux dont il parlait, avec un naturel déconcertant, sans recherche d'effets particulier, mais avec une grande simplicité.