d'autres diraient "spleen"

Publié le 03 septembre 2010 par Kabotine
« Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu'en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l'air froid des nuits,
Il arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d'un blessé qu'on oublie… »
Et un jour, le vent s’est levé. Un vent chaud, bouillant comme venu du désert. Il a séché les maillots et les serviettes, effacé les goutes d’eau sur les corps bronzés, emmêlé les cheveux ébouriffés… Et le lendemain, les feuilles des marronniers étaient devenues rousses, le vent avait faibli, changé de cap, il ne venait plus du sud ouest, mais du nord… alors il a commencé à faire froid.
Et soudain, il a fallu remplir les valises, entasser les cris des enfants dans la voiture, lever la main, faire un signe à Loreleï, et la voiture a roulé, vers le nord.
Tout est arrivé très vite. C’est encore avec le goût des barbecues et de l’eau de la rivière dans la bouche, avec la chaleur du soleil sur la peau, la luminosité des soirs de fin d’été dans le regard, qu’il a fallu marquer les stylos, fermer les cartables et prendre le chemin de l’école.
La rentrée est passée. Les enfants ont retrouvé leurs copains dans leurs nouvelles classes. Ils sont contents, je le suis pour eux. Les valises me narguent encore au pied de l’escalier, les jours à venir s’annoncent chargés de remises en route, de réunions, forums d’assoces, visites médicales, courses d’hiver… Alors, pour ne pas y penser, j’arrose mon jardin.