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Beaucoup de bruit pour rien - Théâtre Ranelagh

Publié le 05 septembre 2010 par Cccil
Beaucoup de bruit pour rien - Théâtre RanelaghHier j’ai pu assister à la première de Beaucoup de bruit pour rien, qui se joue au théâtre de Ranelagh jusqu’à fin octobre. C’était la deuxième pièce que je voyais en temps que chroniqueuse et elle m’a permis de me confronter (trop rapidement) au premier dilemme de cette fonction : que faire quand on n’a pas aimé la pièce. Pas viscéralement détesté. Juste pas vraiment aimé. Et non, je ne la recommanderai pas à mes amis.
Je vous explique pourquoi.
Mais d’abord, petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas la pièce de Shakespeare:
L’histoire
Don Pedro, rentrant de guerre victorieux, s’arrêtent avec sa compagnie sur les terres de son ami Leonato. Si entre la belle Hero, fille de Leonato et Claudio, protégé de Don Pedro, c’est le coup de foudre, les joutes verbales entre le spirituel Bénédick et l'impétueuse Béatrice sont plus acerbes. Qu’à cela ne tienne, on complotera pour que le mariage soit double. Mais c'est sans compter sur le fourbe Don John, bien décidé à ruiner les projets de chacun.
On aime ou on n’aime pas l’auteur, les histoires de mariages à rebondissement et les intrigues un peu grosses, à base de quiproquos, mais qui finissent bien. On aime ou on n’aime pas cette pièce, une des plus populaires et des plus adaptées de Shakespeare.
Personnellement, Shakespeare ne me dérange pas quand il est joué et mis en scène intelligemment.
Ici, l’idée de départ était plutôt originale, puisque les deux jeunes metteurs en scène Vincent Caire et Gaël Colin, ont décidé de transposer l’action… au Far West. Tous les ingrédients y étaient : un bon sujet populaire, une bonne idée. Restait à exploiter tout cela.
Le résultat est en demi-teinte.
Certes la pièce est drôle. Les situations et les répliques imaginées par Shakespeare font mouches et les clins d’œil au genre du western sont amusants. Mais l’abus du comique de répétition et le manque de finesse des ficelles comiques et narratives (enfin là dessus il faut aussi s’en prendre à William) finissent par lasser. On passe du rire au silence navré et parfois à l’exaspération en moins de 30 secondes.
Certes le décalage provoqué par la mise en scène western est amusant, mais il n’apporte pas grand-chose à l’œuvre qui se suffit finalement à elle-même. J’aurai vraiment aimé que cette idée soit plus exploitée, avec un vrai bon trip western spaghetti et des répliques empruntées au film Le bon, la brute et le truand par exemple.
J’aurai aimé quelque chose de plus intelligent en fait. Mais je n’ai trouvé face à moi qu’un bon vieux divertissement un peu potache.
Au final on passe un agréable moment, sans s’ennuyer, mais sans être totalement ravi par le spectacle. C’est sympa, c’est bon enfant, mais c’est facile. Personnellement je suis ressortie un peu déçue par tout le potentiel non exploité de l’idée originale.
Bon.
A partir de cela il faut que j’écrive un article qui n’affiche pas trop mon opinion personnelle, le but étant de donner envi aux gens d’aller voir une pièce plutôt qu’une autre au théâtre et de faire connaître les petites compagnies qui ne sont pas mises en avant et se font écraser par les grosses productions des grands théâtres qui peuvent se payer des têtes d’affiche ultra connues et sont les médias parlent facilement. Ce n’est pas tant que je doive cacher mon avis, c’est juste que je dois, même si je n’ai pas vraiment aimé un spectacle, donner les clefs nécessaires au lecteur pour qu’il fasse son choix : ira, ira pas à lui de décider, pas à moi.
Cependant, il me semble déloyal de ne parler que du positif. Comme une infidélité envers moi-même.
Ici la chose est plus simple, je peux parler en toute mauvaise fois, et avec tous les partis pris de la terre. Je suis libre.
Sans aucune obligation d’être objective.
Voilà.
Ce fût donc mon premier exercice de style. Je vous mets le lien vers la chronique dès qu’elle parait.
N’hésitez pas à me donner votre avis.
Info et résa

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