Magazine Journal intime

puisqu'il faut rester vivant

Publié le 06 septembre 2010 par Didier T.
Mapple a donné signe de vie, je ne pouvais pas, malgré ma situation disons, fluctuante, autant que mes accès réseaux n'obéissant qu'à des contraintes logistiques dont Mr Orange ou Bouygues m'assènent des contraintes encore plus difficiles que d'obtenir le gaz ou l'électricité. ne point répondre à son invective littéraire qui je l'avoue, m'a lassé à force de vouloir lire tout ça sur un écran bien plus petit que la paume de ma main, moi qui ai des petits doigts; mais je reviendrai sur l'ouvrage, puisque le travail d'écriture est là, même si l'envie de lire est saturée de mon côté. Bref. J'ai passé l'âge canonique des quarante ans, ce qui n'est plus une surprise pour la plupart de ceux qui fréquentent l'endroit, et j'ai fait un décompte absurde : 21 déménagements dans ma vie, ce qui correspond peu ou prou à un déménagement tous les deux ans... Soit, une possibilité de découvrir à chaque instant un monde nouveau, sans avoir le temps de l'assimiler. Si cela ne ressemble pas à de l'inconstance, je ne m'appelle plus uusulu. D'ailleurs, appelez-moi Max, c'est le prénom de mon père, et je l'aime bien (le prénom, et le père).
Hier soir, j'ai fait un rêve étrange. Moi qui viens de vivre encore une fois un déplacement hautement logistique, m'adaptant aux aléas géographiques, malmené entre la volonté d'être près de ma progéniture et près de mes propres envies, solution insoluble (de l'huile dans de l'eau par exemple), de fait.
Hier soir, pour la première fois depuis longtemps, je me suis retrouvé chez moi. Autrement dit, j'avais le droit de regarder la télé tout mon saoul, et de m'endormir sur mon canapé, si l'envie m'en prenait ou la lassitude m'y menait. C'est ce que j'ai fait. Devant trois épisodes des experts à... Las Vegas je crois.
Moralité : je me suis retrouvé dans un lit au matelas immaculé (entendez, matelas sur lequel aucun liquide vaginal n'a encore été mélangé à mes propres sécrétions). Bon, jusque là, je me suis endormi dans mon lit (tout neuf) après avoir légalement autorisé mon esprit à se liquéfier devant des scénarios plutôt bien ficelés par des surfeurs ou des nurbs californiens qui aliment la fantasmagorie télévisuelle dont nous nous régalons, juste après un plat de nouilles au gruyère de chez Casino.
Sauf que.
Je me suis vu cette nuit, après avoir maculé finalement mes draps des humeurs dont j'ai parlé plus haut, accompagné par un être capable de poser certains liquides que ma qualité d'homme ne permet pas, je me suis vu donc, disséquer mon propre corps, conséquences de ces autopsies délirantes dont quelques millions de spectateurs se délectent avant de lâcher un pet bruyant et un rot nauséabond dans la pièce qu'on appelle "toilettes".
Et là, j'ai pris un certain recul, j'ai retourné mon propre corps sur le ventre, j'ai pris de ces couteaux japonais qui peuplent ma cuisine comme les blattes occupent une cave trop sale, et je me suis découpé. J'ai fait glisser la lame depuis ma nuque jusqu'à mon coccyx, répétant le geste pour que la chair s'ouvre mieux et découvre mes os. J'ai détaché les cartilages, révélé mes poumons brûlés et mon coeur arrêté. J'ai pris le paquet complet, qui malgré sa déliquescence, avait l'air de pouvoir servir encore. un paire de poumons, un coeur arrêté, que j'ai transporté jusqu'à ma télé pour qu'un Gibbes m'explique qui m'avait tué.
Il m'a dit que c'était moi.
Et là j'ai mieux dormi. Sur mon matelas tout neuf, à peine maculé.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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