Putain, je te jure, cet été, j'ai été gâtée...
Ploucland, son univers impitoyable, ses esprits étriqués... ces gens, éduqués, qui lisent même des livres, pour certains (et pas juste la 4ème de couv' pour savoir quel meuble ils vont caler avec...), qui te lancent à l'apéro (ou au milieu du repas, comme en Alsacie... nickel pour conserver sa ligne, remarque: t'arrête de bouffer, épicétou) une discussion fascinante et comparative sur les mérites et défauts respectifs des différentes communautés qui peuplent notre bon pays de France... Maitenant, je ne peux pas te garantir qu'ils se basent sur les frontières post-Louis XI... Même pas sûre qu'ils sachent si le loup savoyard est italien ou français... pis d'abord, les loups, ça a des cartes d'identité? Ou ils ont une puce schengen?
Ouais, on s'en cogne... j'ai appris que les Espagnols étaient "très famille", que ma grand-mère maternelle avait promis à sa grand-mère de ne jamais épouser un Italien, rapport qu'ils avaient traitreusement (?) bombardé Bordeaux, l'obligeant à se réfugier avec ses filles sous une table dans le jardin (?)... sur quoi un autre membre de ma géniale famille étendue quoique proche a rebondi on ne sait comment et embrayé sur les (ce qui suit est une citation, je précise) "ratons" et "leurs motivations à venir chez nous"... je ne peux pas te dire comment ça s'est terminé, j'ai mis les voiles en claquant la porte... T'sais, ma grand-mère, elle nous a bassinés toute notre enfance (mon cousin et moi) avec Oradour sur Glane, les affreux Allemands, les gens morts dans l'église, le bébé (si, si), ces salauds d'Allemands (et je ne suis même pas germanophobe... c't'un miracle!): on a même eu droit à la visite du site, avec les détails... ChériChéri et moi, on avait une envie furieuse, cet été, de replacer les Alsaciens dans leur contexte oradouresque, si tu vois ce que je veux dire...
En Alsacie (... aussi...), j'ai appris que "les migrants, c'est bon, on en a assez, à un moment, faut arrêter", que "les bougnoules, ils bossent pas, mais les Turcs, ils te piquent ton boulot" et que "les Juifs, pfff, c'est sournois"... le tout au cours du même repas... ChériChéri a renaclé dès le début du dérapage, ça n'a fait que les inciter à en rajouter... moi, j'avoue, je suis rentrée à l'intérieur du dedans de moi-même, j'ai cliqué sur la touche "off" de mon neurone et j'ai prié pour que le temps passe plus vite...
Je crois que j'ai été adoptée.
Finalement.
J'ai fini par me rendre compte qu'à l'exception d'une ou deux personnes (je parle des générations avant la mienne, là), la famille dans laquelle j'ai été élevée, croyais-je, dans la tolérance et le respect des autres, est en fait profondément raciste, antisémite et homophobe. Et pas juste pour la galerie. Et comme le disent M. et ChériChéri, depuis quelques années, les gens se "dévoilent": ils ont le sentiment d'être libres de répandre leurs haines. Ils doivent se sentir "soutenus" par le "très-haut", chépas... Ils se lâchent... et ils me gonflent... Ceux de ma famille, et les autres.
Moi, j'aime pas les gens, de manière générale.
"I'm not prejudiced: I hate everyone EQUALLY" qu'il dit, mon badge fétiche: ben c'est pas vrai: les cons, je les vomis.
Ca tombe bien, y'en a partout. Aucune "communauté" n'est à l'abri. :p
PS: pour info, le meilleur specimen d'allergique au boulot, fraudeur aux allocs, délinquant multi-récidiviste et irrécupérable (à son âge, y'a plus d'espoir...), condamné avec sursis (et donc jamais incarcéré), est un membre "bien Français" de ma famille maternelle (pense, pas une faute de goût dans leur arbre généalogique jusqu'à présent... et ça, en remontant jusqu'à la Révolution!) si encline à boire les paroles du NDJ. La prochaine fois, avant de me barrer en claquant la porte, je leur demande de ses nouvelles...
PPS: rien à voir, mais avec la rentrée viennent les journées "particulières": et hop! grève de deux des instits sur les trois (de mes moutards, that is) et ce soir, le psy du grand... et dans la journée, les courses, toussa toussa... VIVA LA REVOLUCION! (ptain, je suis fatiguée d'avance...)