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Virginal

Publié le 07 septembre 2010 par Valou94
Virginal
Je me suis souvent interrogée sur l’attrait particulier que recouvre la notion de virginité pour l’homme.
Je ne parle pas uniquement de la virginité sexuelle, encore que.
Nous désirons du fin fond de notre être la page blanche et crémeuse de notre cahier tout neuf au grammage élevé, ou la surface parfaitement lisse de la piscine lorsque personne n’est dedans.
Marcher dans le sable, lorsque la marée descend, et imprimer le premier sa trace.
Marcher sur la lune.
Est-ce le désir d’être le premier, l’excitation de l’explorateur face à un territoire inconnu ?
Est-ce l’envie de détruire, de gâcher la perfection, de la rendre humaine ?
Ou bien est-ce simplement le désir de quelque chose de plus grand que soi ?
La virginité est paradoxale, en ce sens qu’à partir du moment où on en jouit, elle n’existe plus.
Nous nous exposons ainsi obligatoirement à une déception, ce qui de fait confère un pouvoir énorme à cet état transitoire.
Elle nous fait peur. Car on sait qu’elle n’est pas éternelle, que la désirer, c’est déjà signer sa fin. Sa temporalité, sa fragilité, émeut.
La virginité est un équilibre instable, comme une pierre au sommet d’une montagne. Le moindre souffle d’air, et elle s'évanouit, elle disparait, elle semble ne jamais avoir existé.
Quelques gouttes de sang sur un drap.
Une empreinte de pas dans le sable.
La virginité, en même temps, possède une grande force. Elle est le reflet de la Terre sans l’homme. En ce sens, elle est intemporelle. Les dunes du désert recouvrent jour après jour les traces des voyageurs.
Nous jouons en permanence au chat et à la souris avec elle.
Mais bordel, pourquoi un mur tout blanc peint de frais est-il considéré par les schtroumpfs comme un territoire vierge ??
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