Magazine Journal intime

Paris, ville des lumières ?

Publié le 26 décembre 2007 par Thierry

Quand vous vivez dans une ville comme Lille, vous ne passez déjà pas énormément de temps chez vous. Les bars, les soirées, les inaugurations, les cocktails, les rencontres fortuites au détour d'une rue de votre village... Bref, vous avez toujours une vraie bonne raison pour ne pas rentrer chez vous.

Quand vous vivez dans une ville comme Paris, alors là, c'est n'importe nawak. Déjà, vous ne faîtes même pas les courses. Pourquoi se ruiner dans un Monop' Daily quand vous pouvez dîner tous les soirs dans un lieu différent. Ou au même endroit toute la semaine avec vos potes. Et, vu que vous n'avez plus votre Cher et Tendre pour faire la cuisine et que vous n'avez toujours pas compris le fonctionnement de vos vitros, c'est quand même plus pratique.

Les bars aussi. Des Happy Hours qui durent toute la vie, des jolis garçons partout et tout le temps, et des métros qui circulent bien plus tard que là haut.

Beaucoup (beaucoup !) de travail aussi. Jusque tard. Et des lunchs, des brunchs, des Starbucks, des week-ends en amoureux -quand même- avec mon C&T à errer dans les rues, rive droite et rive gauche. Restent en plus les expos, les théâtres, les retours sur Lille pour profiter de votre C&T, le shopping et les musées en diurne et nocturne, et les soirées chez l'un ou l'autre. Bref, vous avez certes un ravissant appart' avec une vue de la balle, mais en fin de compte, vous réalisez que cette immense cuisine est une perte de place franchement dommage...

Quand je dis "vous", je ne parle pas que de moi. C'est assez générique. Mon amie L., arrivée sur Paris un mois avant moi, a tellement passé de temps dehors qu'elle en a oublié qu'elle avait un appartement.

Un soir, après une énième soirée dans le VIIIème, elle a retrouvé la route de ses pénates. Et a trouvé un lieu sans lumière, sans chaleur et sans vie. Juste, elle avait oublié de prévenir EDF que, oui oui, elle habitait là. Et ce, juste avant une dizaine de jours de vacances amplement méritées, durant lesquels elle remontait dans notre village adoré.

Ce week-end, C&T venait passer son week-end chez moi. Profiter l'un et l'autre de l'un et l'autre, et passer le réveillon en amoureux. L. l'avait appelé, suppliante et catastrophée, pour qu'il reçoive le monsieur EDF. Il aura passé deux heures dans un appartement sans lumière, sans chauffage, frigorifié et engourdi, avec les bateaux mouches à regarder par la fenêtre pour seule activité.

Alors, forcément, je me suis quelque peu fait démonter la gueule quand je lui ai avoué que non, moi non plus, je n'avais pas appelé EDF. Depuis un mois et demi.

A ma décharge, au delà de tous les (très bons !) arguments avancés ci-dessus, j'ai un boulot prenant et passionant, et 25 ans dans quelques jours.

Ce même week-end, ma pote L. -l'autre- venait passer un week-end chez moi. Drinks au RAID, brunch au Starbucks, visite de l'expo "La Pub s'anime" et de l'"Histoire de Mode" by Lacroix, shopping frénétique chez American Apparel, chez Colette et chez Marc, promenade dans Paris, promenade au Palais Royal, place de la Concorde, dîners au Comptoir des Archives, arrêt au Grand Palais pour l'entrée de l'Art en Gare, cafés à droite, à gauche, et soirée vin blanc/oréos blancs chez moi.

Bref, toujours pas le temps d'appeler EDF. Puis c'est Noël.

Et aujourd'hui, à J-4 de mes 25 ans, le plomb m'est venu en tête. L'âge sans doute. La maturité qui vient avec les années. Aujourd'hui, j'ai appelé EDF.

Du coup, j'ai fait les boutiques, déjeuné pendant deux heures, et quitté le taf plus tôt. Parce que y a pas de raison : j'les ai pas encore ces putains de 25 ans...


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