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public chéri mon amour

Publié le 09 septembre 2010 par Sophiebib
Au départ ce billet devait être un commentaire chez @liberlibri mais au vu de la longueur et de ma dérive qui me fait devenir hors-sujet, je le publie ici avec un lien vers le billet de @liberlibri à lire quand même avant ce qui est écrit ci-dessous
(Préambule linguistique : BU = Bibliothèques universitaires, BM = bibliothèques municipales)


public chéri mon amour

A lire les blogs ici et là, la rentrée s'annonce plutôt morose dans la biblioblogosphère, à cela s'ajoute les Cassandre qui tirent à vue : si tu as plus de 40 ans et que tu es bibliothécaire le mieux est de t'enfermer dans ta bibliothèque et de n'en sortir sous aucun prétexte et surtout de te déconnecter du web (de toutes façons d'après certains tu sais à peine ce que c'est ;-) Oui je suis une fois de plus un peu énervée et même en colère, une colère saine, je l'espère, qui me fera évoluer et peut être même faire mon mea culpa dans quelques semaines ou plutôt dans 6 mois...
Pourquoi 6 mois ? : Une promesse/engagement prise avec Daniel quant à la prédiction du remplacement des livres par les liseuses/Livrels/ebooks (déjà quand on sera capable de se mettre d'accord sur un nom pour cet objet...) dans une discussion qui faisait suite au billet de Liberlibri.
Ce billet court et cependant très révélateur portait sur la pratique des usagers en BU et si je suis d'accord avec elle, je diverge totalement de certains avis émis en commentaires qui font, à mon sens, un amalgame entre les publics aux motivations différentes des BM et BU.
Je m'explique : qui dit public captif dit obligation, c'est effectivement le cas du public de BU qui a obligation de lire certains manuels dans le cadre d'un cursus universitaire et ces manuels se trouvent à la BU, donc ils vont à La BU de façon obligée. Il n'en va pas de même du public qui fréquente les BM. Ce n'est pas un public captif car il n'y a aucun caractère obligatoire à ses lectures. C'est pourquoi, je pense,  ce public ne ressentira pas le besoin de télécharger illégalement des livres pour les lire dans des conditions précaires ?
Si les BU ont à craindre, à juste titre, la perte de ce public captif, qui trouvera par d'autres biais ce dont il a besoin et continuera à assimiler la BU à une obligation, je pense qu'il n'en va pas de même pour les BM parce qu'elles proposent une lecture "loisir" (je déteste ce terme qui donne à  la lecture ou l'écoute de musique un caractère festif le dissociant des pratiques culturelles)
CEPENDANT ne nous réjouissons pas trop vite, il y a danger aussi pour les BM et ce danger ne vient pas des liseuses et des téléchargements numériques de livres (une pratique peut s'ajouter à une autre sans la remplacer ?). Les amateurs de liseuses continueront à cotoyer les lecteurs papier (à condition bien sur que les bibliothèques aient une offre à destination de ce public de niche)
Le danger vient de la dispersion de l'acte de lecture, on continue à lire mais plus de la même façon : de (courts) articles sur le net et surtout Le temps pour la lecture "classique" se réduit de plus en plus, nous sommes sollicités par Internet, nous y passons le plus clair de notre temps et un sondage récent vient de faire état d'une augmentation passée devant la la télévision "moderne" (j'entends par là la TV liée aux box qui propose désormais les chaines Youtube, Dailymotion, etc... que l'on regardez auparavant sur son PC et qui pourrait expliquer ce revirement de situation quand on pensait la TV en passe de perdre son monopole) Très logiquement il y a une pratique qui fait les frais de ce temps non extensible et c'est dans la plupart des cas la lecture "loisir".
On voit de moins en moins de "gros" lecteurs dans les bibliothèques, on constate aussi que de plus en plus  nos emprunteurs quand on leur conseille un livre de plus de 700 pages nous disent "je vais le lire pendant les vacances" Et c'est là que moi aussi je vais faire un amalgame qui va me valoir les foudres des amateurs de liseuses : Emmène-t-on une liseuse à 200 € et plus sur la plage de la même façon qu'on emmène un poche à 5€ ? Par contre sur la plage on prend son téléphone et de plus en plus nos téléphones sont connectés à Internet... Ce qui fait que même ce temps passé sur la plage habituellement consacré à la lecture se trouve grignoté...
Si les bibliothèques ont à craindre ce n'est pas des liseuses mais du manque de temps consacré à la lecture ?
On en reparle dans 6 mois ? En comparant les chiffres de vente des tablettes tactiles (type Ipad) et des liseuses ?

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