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Centquatre

Publié le 10 septembre 2010 par Rafetnol
B.O.S.T.
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CENTQUATREC'est la nuit. Une nuit noire comme il n'y en a que dans les villes où la lumière des étoiles n'arrivent pas. Une nuit sèche comme elles le sont dans le sur du continent au coeur de l'été. Une nuit silencieuse et vide comme ces villes sans lumières au coeur de cet été. Dans les rues un homme coure. On ne distingue que sa silhouette qui se détache, vaguement dessinée sur les murs. Il va vite, sa course est nerveuse mais ses mouvements sont fluides. On entend à peine la respiration saccadée que ses efforts lui imposent. A le voir ainsi on pourrait croire qu'il s'entraîne pour quelque compétition sportive mais les regards qu'il jette à droite, à gauche et parfois en arrière trahissent son angoisse d'être rattrapé.CENTQUATREC'est la nuit, une nuit sèche et chaude. Un homme coure. Il laisse dans l'air des particules de sueur en suspension qui, dans l'obscurité de la ville, reflètent les quelques rayons de lumière que les lampadaires émettent. Il passe par des rues dont les noms sont illisibles mais lui a une idée bien précise de l'endroit qu'il cherche à atteindre. Il n'hésite pas, à aucune intersection, sur le chemin à suivre. Et il continue à vérifier que personne ne le poursuit, comme si sa vie était en jeu. Son regard sourd l'angoisse que seule la menace d'une mort certaine peut générer. Il coure pour rester en vie.CENTQUATREC'est la nuit. Une nuit noire dans une ville vide et silencieuse. Des pas résonnent sur les pavés, les pas d'une course contre la mort. Les pas d'un homme qui coure pour échapper à quelqu'un, à quelque chose. Soudain, dans un geste que sa course a masqué, il sort de l'intérieur de son blouson un pistolet. Il le tient fermement, arme le chien, se retourne de plus en plus fréquemment, comme si la menace se rapprochait. Derrière lui, on entend des pas qui se rapprochent, des pas qui appartiennent à plusieurs coureurs. On parle, on crie, on aboie même ; un chien, des chiens peut être. L'homme continue sa course, il essaye d'accélérer mais cela dérègle son pas et il glisse sur un pavé. La vitesse le projette violemment sur le sol et son pistolet lui échappe. CENTQUATREC'était la nuit. Une de ces nuits d'été magnifiques quand on sait que rien ne peut arriver de mal. J'étais à la terrasse du café du théâtre avec deux amies quand j'ai entendu des coups de feu. Je n'ai jamais entendu des coups de feu ailleurs qu'au cinéma mais là, je suis positif, il s'agissait de coups de feu, j'en suis d'autant plus certain que des cris ont été entendus peut de temps après, suivis d'autre coups de feu. On n'a jamais su ce qui s'était exactement passé, le lendemain dans le journal il n'y avait aucune ligne concernant un possible échange de coups de feu. Toujours est-il que les filles sont rentrées et j'ai fini la soirée tout seul. 
****Musique :
  • Ennio Morricone - The Strenght Of The Righteous (Main Title Theme from The Untouchables by Brian De Palma)
Dessins :
  1. Sienne
  2. Sienne
  3. Sienne
  4. Sienne

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