" Le géant, qui souffrait, blessé,
De mille morts, de mille peines,
Eut un sourire triste et beau ;
Et, avant de mourir, regardant le roseau,
Lui dit : je suis encore un chêne."
- Le chêne et le roseau -
Dans ce livre, il s'est amusé à revisiter certaines fables de La Fontaine, ou à en créer de toutes pièces
sur le même mode narratif et, là où le célèbre fabuliste nous décrivait
les travers de ses contemporains du XVIIè, Jean Anouilh nous dépeint
sans condescendance, voire même avec un cynisme qui n'est pas sans me
rappeler celui de Maupassant, les défauts de notre propre société
moderne...
J'aime Jean Anouilh, son style, ses idées, peut-être aussi, un peu le fait qu'il soit bordelais d'origine (ouais, et alors, j'ai jamais dit que je n'étais pas chauvine...).
J'aime son ton parfois grinçant et sa droiture d'esprit...
J'aime son théâtre à la fois classique et tellement moderne...
Son "Antigone" est une pure merveille qui restera, avec "Dame Béatrice" et "Roxane", parmi mes regrets de n'avoir pu les jouer une fois au moins sur les planches...
J'ai donc découvert ses fables qui reflètent si bien l'homme qu'il fut et la société dans laquelle il vécut.
Ecrites il y a 50 ans, il n'y a rien à retirer pour regarder en face nos contemporains du XXIè siècle.
La
préface de l'auteur souhaite qu'on lise ses fables avec légèreté,
telles qu'il les a écrites mais, pour ma part, j'oscille et ne sais si
je trouve ça
réjouissant de satire ou décourageant de réalisme...
Mais une chose est sûre : ce n'est que du bonheur à lire !
"Jamais ce que l'on vous donne
Ne vaudra ce que l'on prend
Avec sa griffe et sa dent.
La vie ne donne à personne."
- Morale du chat bourgeois -
A bientôt !
La Papote