Bon puisque je cogite au remplacement temporaire sur la Science Insolite, voici quelques croquis et pour faire plaisir à 666, une histoire que j'avais promis de raconter plus tard il y a quelques mois.
Voici une recherche de personnage pour un projet pour un mag de cheval.
Il y a toute une galerie, mais je place celui-ci ici car il a été refusé : trop âgé par rapport au besoin de l'histoire, et en concurrence graphique/psychologique avec un autre perso du projet.
Bref à revoir.
Et enfin voici l'histoire.
Elle se déroule en Islande, y a 8 ans environ, ce pays que j'aime tant, et à Landmannalaugar, plus précisément.
C'est une petite vallée dans le centre de l'île et l'accès en est assez difficile : le tout-terrain est obligatoire, et même les bus sont équipés de grosses roues et surélevés pour pouvoir franchir tout un tas de rivières et de cailloux.
Le sol de cette vallée est très plat et moussu, gorgé d'humidité. Tout autour, un chapelet de montagnes constitue la toile de fond. Pas de végétation si ce n'est la mousse épaisse, qui semble redonner vie au "désert" local : de drôles de bestioles et insectes galopent sur et sous la mousse, ou bien nagent dans le cours d'eau très chaud qui s'échappe des profondeurs volcaniques, comme dans beaucoup d'endroit dans l'île.
Peu de végétation et pourtant l'endroit est sublime : on peut se baigner dans l'eau à 30°c alors que l'air est très frais (10 °c), les montagnes se parent de couleurs chatoyantes : jaune souffre, rouge intense, ou vert de gris, en passant par du rose ou du gris perlé, résultat, encore une fois des gaz qui s'échappent du sol tourmenté. Chaque recoin est unique et pousse à continuer la balade pour découvrir un nouveau site exceptionnel, jamais routinier.
Sur le camp, nous étions la seule tente car toutes les autres, reprise de la semaine oblige, avaient été pliées, emportées par leurs proprios en attendant une nouvelle excursion. Le refuge, petit, à 100m, lui affichait presque complet. Il faut dire qu'il fait très froid la nuit, et qu'un matin, vers 9h00 j'ai même trouvé le beurre tout dur, il faisait -5°C, j'avais très peu dormi, tout habillé dans mon duvet tellement j'avais froid. Si bien que le second soir, je me suis endormi tout de suite, complètement crevé, d'autant qu'il faisait moins froid.
Mais durant la nuit, un bruit m'a réveillé, un bruit de fermeture-éclair qu'on ouvre ou ferme doucement. Ma copine de l'époque dormait profondément, ce n'était donc pas elle, et je me suis inquiété, en me disant que quelqu'un avait ouvert la toile pour nous faucher. Je gicle : ouverture de la moustiquaire, qui était fermée, mais déjà surprise : la toile est aussi fermée. Je l'ouvre vite pour jeter un oeil dehors. Il fait nuit, mais très clair : l'Islande est très au nord et l'été, les nuits sont très courtes. Pas un chat, pourtant le regard porte loin, sans végétation, au milieu de la vallée, le refuge étant trop loin pour que quelqu'un ait eu le temps de l'atteindre. Je ne comprends pas.
Je me recouche, croyant avoir rêvé.
Mais le phénomène se reproduit plus tard dans la nuit, je bondis encore plus rapide que la première fois mais toujours rien, même en restant dehors une dizaine de minutes pour surprendre l'intrus. Rien. Pas un bruit, pas de vent.
Je rentre, mais je ne parviens pas à m'endormir.
Dans mon duvet, je commence à flipper. Au bout d'une heure, j'entends un fermeture éclair qui s'ouvre lentement...
Très doucement, j'ouvre la moustiquaire, car je m'étais placé tête à côté de l'entrée, la moustiquaire pas tout à fait fermée, pour surprendre sans un bruit le visiteur. Seulement voilà, au moment ou je soulève le petit coin de moustiquaire, le bruit s'arrête, la tente est encore fermée, et plus un bruit, pas un mouvement.
Plus question de dormir, tellement je trouille...
Avec le temps, je ne me souviens plus si j'ai réveillé ma copine, si elle avait entendu le bruit, mais je crois que oui (d'autant que j'avais foutu un sacré boxon en giclant hors de la tente...). Et puis j'avais oublié cette histoire.
Ce qui me l'a rappelée, c'est cette dame croisée par hasard cette année à une initiation à la langue islandaise, qui après le cours a raconté cette histoire, où elle a eu la peur de sa vie, à Landmannalaugar, quand une nuit, elle a entendu plusieurs fois, elle a entendu le bruit de fermeture-éclair de sa tente. Sauf, que pour éviter la fauche, elle verrouillait sa fermeture-éclair avec un petit cadenas qui n'a jamais été forcé...
Je ne suis pas sûr, mais je crois qu'elle a pâli quand je lui ai dit que j'avais eu la même aventure...
Pour vous une idée du lieu cliquez ici. Je jure que toute cette histoire est vraie ! Satisfaite, 666 ?