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Pour préparer la fête de l'exaltation de la sainte Croix (2)

Publié le 11 septembre 2010 par Hermas

 

« Ils regarderont vers celui qu’ils ont transpercé » : la Messe et la Croix

C’est le regard que tout chrétien doit porter vers la Croix. C’est vers la Croix que son Sacrifice, auquel nous assistons à chaque Messe, que se porte notre regard. C’est vers le Golgotha, vers le Calvaire, vers la Croix que se tourne le regard du prêtre qui célèbre ce Mystère-Sacrifice unique du Christ, ainsi que le regard de chaque fidèle.


Sa place est sur l’autel du Sacrifice. La Croix ne fait pas face au prêtre, comme le pensent certains, mais c’est le prêtre qui fait face à la Croix, suivi en cela par les fidèles, qui suivent leur Pasteur, et qui sont tournés vers le seul Pasteur, comme Marie, comme Saint Jean, comme les Saintes femmes qui se tenaient au pied de la Croix.


Quand on a compris ce grand mystère, il n’est plus question de « messe face au peuple, ou « le dos au peuple », paroles horribles et souvent méprisantes. mais de tout un peuple, le troupeau, qui suit son Pasteur, et qui se tourne vers le Christ, vers la Croix qui le porte, vers le Calvaire.


De même en effet que, au pied de la Croix, Marie ne regardait pas la foule, mais était tournée vers la Croix, ainsi que Jean, et Marie de Cléophas, et Marie de Magdala, et tous les assistants, regardaient vers la Croix avec des sentiments différents, dont les autres femmes qui se tenaient à distance, de même, La Messe célébrée vers l'Orient, et pas vers la foule, permet de représenter la Croix, et que tous, prêtres et fidèles soient tournés vers la Croix qui domine l'Autel. C'est le Pasteur, le prêtre, qui conduit ses brebis, qui le suivent, et donc auxquelles il « tourne le dos », pour les conduire à Jésus. « Je suis la Voie », « je suis la porte ». Sinon, c'est Lui qui prend la place, et la Messe devient la « célébration du prêtre », l'auto-exaltation du prêtre. Ce n'est plus Jésus qui apparaît en premier, c'est le prêtre qui « préside »...


C'est pourquoi il n'y a pas de messe face ou dos au peuple. Il y a la Messe face à la Croix, comme l’a rétabli notre Saint-Père le Pape Benoît XVI. A la limite, je dirais que l’expression « messe face au peuple » est un non-sens, un contre-sens qui peut tromper les fidèles. C’est plus vrai encore quand le prêtre célèbre « face au peuple », sur un autel misérable, avec deux misérables bougies, SANS CROIX, tournant même le dos à la Croix qui se trouve sur le maître-autel. Un prêtre colombien, ordonné depuis 14 ans, s’élevait avec véhémence contre la croix placée au milieu de l’autel, lors d’une célébration « face au peuple ». Il était allé assister à la Messe du Saint-Père à la Basilique Saint-Pierre. Et de s’exclamer en s’adressant à moi : « Cela n’a pas de sens de mettre la Croix au milieu de l’autel : ELLE NOUS CACHE LE PAPE »… Je n’ai pas pu voir le Pape…. Qu’était-il venu faire à la Messe Pontificale ? voir le Pape, assister à un spectacle, ou assister au Saint Sacrifice de la Messe ? Le retour à la Messe, prêtres et fidèles tournés vers la Croix, s’impose pour éviter toute équivoque, à condition d’expliquer aux fidèles que ce qui compte, c’est la Croix, le Sacrifice.


Il y a une seule Messe, où prêtre et fidèles sont tous tournés vers l'unique Croix du Calvaire, qui se trouve sur l'autel, Sépulcre-tombeau, et Calvaire, et dernière Cène, et contemplent « celui qui a été transpercé ».Il n'y a pas besoin d'y avoir deux Croix sur l'autel (pour le prêtre et popur les fidèles), ce serait un non sens. Il n'y a qu'un Sacrifice, celui qui s'accomplit de manière sanglante sur LA CROIX, et auquel nous sommes présents, car le Christ, en instituant l'Eucharistie, son Sacrifice non sanglant, a permis que toutes les générations puissent être ,présentes au pied de la Croix. Car la Consécration, le sacrifice du Christ s'est fait sur la Croix. Ceci est mon Corps. La dernière Cène n'était pas « complète », il manquait le sacrifice complet, sanglant, le corps et le sang donnés, sur la Croix. De même, à la Messe, le prêtre se tourne vers Jésus, vers la Croix, et, au moment de la Consécration, le Christ qui est devant lui et devant tous les fidèles, sur la Croix, substitue le prêtre qui devient un instrument, par les lèvres de qui et par les gestes de qui est rendu présent l'unique Sacrifice de Jésus. En entendant le prêtre dire. « Hoc est enim Corpus Meum, c'est la voix de Jésus que l'on entend. C'est le Sang de Jésus que l'on voit couler. C'est le Crucifié qui s'offre à nous en disant « tout est consommé ».

  

Les rites et ordonnances de l’Eglise n’existent pas pour eux-mêmes, ne subsistent pas par eux-mêmes, ne se suffisent pas à eux-mêmes; (...) Ils sont ce qu’ils sont à cause de quelque chose qui leur est intérieur; ils protègent un mystère; ils défendent une vérité dogmatique; ils représentent une idée; ils sont messagers de bonnes nouvelles; ils sont les canaux de la grâce. Ils sont la forme extérieure d’une réalité, ou d’un fait intérieur. De ceci aucun Catholique ne doute; c’est pour lui une sorte de principe premier, non à la suite d’une réflexion, mais parce qu’un sens spirituel le lui montre.

John Henry Cardinal Newman, Diff. I 216 (1850)

  


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