Amis de la jovialité cinématographique, des formules du genre "tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir", passez votre chemin. Ce film n'est pas pour vous !
A défaut d'être complètement noir, le tableau qu'il brosse de la vie est gris, comme la pellicule qui donne néanmoins un beau résultat à l'écran.
Voilà tout est dit: Submarino est un film triste, parfois glauque mais beau. Un peu comme ces photos qui exposent la misère des sans abris, des toxicomanes ou de toute personne dépouillée de tout ce que la société peut offrir de rassurant.
Il s'agit d'un drame familial qui s'ouvre sur la mort du nourrisson dont les deux frères avaient la garde. Cette tragédie bouleverser le cours de leur vie qui semble à jamais marquée par le sceau de la mort.
Chacun tente de survivre à une enfance cahotique en se réfugiant parfois dans des paradis artificiels pour se donner le courage d'oublier et reconstruire.
C'est à cette longue et laborieuse quête de soi que nous invite Submarino.
Le film a l'élégance de ne pas tomber dans le misérabilisme, l'audace d'être parfois drôle comme pour dire que l'on peut rire de tout mais n'en demeure pas moins terriblement poignant.
Il s'agit véritablement d'une tranche de vie comme on en voit si peu au cinéma. Le jeu parfait des acteurs ajoute au réalisme et à l'effroi que l'on éprouve en sortant de la salle.
D'ailleurs la critique qui revient souvent vis à vis de telles oeuvres est la surenchère de la noirceur, certains parlent même de "clichés" de la misère.
Je pense que ce type de films à défaut d'être utile est aussi intéressant que le film historique, le film de guerre ou le divertissement pur.
Cette question je me la suis posée il y a quelques temps en croisant une affiche annonçant une exposition photos de mal logés.
J'ai même été proprement révoltée par cette campagne d'affichage dans le métro parisien qui m'a mise mal à l'aise et m'a rappelé le film "Dogville" de Lars Von Trier qui traite parfaitement de toutes les questions que je me pose régulièrement face à mon propre penchant pour ce type d'oeuvre.
La réponse qu'il propose "L'homme est un loup pour l'homme", ne me satisfait pas, mais en attendant mieux je dois m'y accommoder parce qu'au fond le cinéma ça n'est pas autre chose que la vie.