Magazine Journal intime

Je vais bien, la vie, ne t'en fais pas...

Publié le 27 décembre 2007 par Mirabelle

Mon cher Victor,

Joli clin d'oeil de la vie à mon égard le 26 décembre dernier. Un de ces clins d'oeil particuliers, où l'on finit par se regarder dans la glace en se disant que, peut être, un jour, on retrouvera  le goût de plaire et de séduire... Peut être pas un jour si lointain, après tout ! C'est exactement ce que je me suis dit ! Et qu'est-ce qui a déclanché cette soudaine prise de conscience ?

Tout ça, c'est grâce à un vendeur ! A un vendeur ? Je n'irai pas dans les détails car cela ne regarde que moi. Tout ce que je peux te dire c'est qu'en sortant du magasin, j'étais ravie. Surprise et ravie. Je me suis regardée dans une vitrine et j'ai observé mon reflet. J'ai bien observé, vraiment. Il y avait longtemps... Et ce que j'y ai vu m'a bien plu. J'ai vu une fille blonde, un peu petite, d'accord, et puis pas tout à fait mince, mais avec un joli sourire, des yeux pas si atroces et un élégant manteau rouge. J'ai vu aussi des lunettes très très fashion campées sur son nez, et un air joyeux, avenant. Et surtout... Pas coupable. Tout ça grâce à un vendeur ? N'essaie pas de m'extorquer des informations, Victor : tu n'y parviendras pas !

J'étais de si bonne humeur que j'ai entamé un après-midi relooking, basé essentiellement sur une séance fouine-shopping. Car je sais que pour se faire aimer des autres, il faut d'abord se plaire à soi-même... Et ce n'est sans doute pas un hasard si cette rupture est survenue dans ma vie : ces derniers temps, j'étais plutôt le stéréotype de la vieille instit' acariâtre, perfectionniste jusqu'au bout des ongles, avec ses charentaises et sa tisane, vivant en solitaire avec son chat. Je ne correspondais en rien à la jeune fille de (presque) 24 ans que je devrais être, avec la vie devant elle, le rire, le charme et tutti quanti. Bref.

Alors j'ai décidé de vivre ma jeunesse, enfin. De cesser d'être stupide. De cesser d'être fidèle. Fidèle à qui ? Fidèle à quoi ? Fidèle à un idéal ? Fidèle à un homme qui ne m'aime visiblement plus assez pour savoir clairement s'il veut rester avec moi ou non ? J'ai autour de moi des gens qui sont loin d'être irréprochables, qui font des erreurs, des coups bas parfois, et qui pourtant, paraissent bien plus heureux que moi. Plus heureux que moi, qui veux suivre ma petite ligne de vie honnête et patiente, ma ligne de vie sincère et nunuche... Ligne de vie qui ne vaut rien, bien sûr, car je n'ai reçu aucun retour sur investissement.  Il est bien temps que je me reprenne en main... Et ce vendeur va m'y aider !

Mais que t'a dit ce vendeur ? Il t'a fait la cour ?
Comme tu y vas, Victor ! Fait la cour... Non... Disons qu'il a si bien fait son métier qu'il a presque réussi à me faire croire que j'étais jolie et désirable. Il t'a bien fait la cour alors ! Tout ça, c'est du commerce, Victor, ne confonds pas tout... Il n'empêche que je suis ressortie de là avec non seulement le téléphone que j'étais venu chercher, mais aussi : une pochette de portable gratuite, un téléphone gratuit (si, si !), quelques compliments bien tournés, et surtout le sentiment d'être une femme avant d'être l'ex de quiconque. Il t'a bien fait la cour, alors, s'il t'a fait profiter de tous ces avantages ! Pfff... Si tu veux !

En sortant du magasin, j'étais légère. J'ai réalisé que pendant quatre ans, j'avais voué à ce garçon un amour quasi monastique. Fidélité, fidélité, fidélité. Je n'ai vu que lui, pendant quatre ans. J'étais devenue sa petite amie avant d'être une femme. Parce que quand j'aime, j'aime complètement. Sauf quand, bien sûr, on finit par me faire comprendre, à demi-mots, et avec une lâcheté sans égale, que ce serait mieux si c'était moi qui prenait la décision. Il faut pas me le dire deux fois, car je ne suis pas une idiote, et je ne déteste rien de plus que de constater que l'être aimé m'a prise pour une imbécile. Alors je prends mon envol comme on dit. Bref.

Alors ce soir, juste parce que je suis bien, là, toute seule avec mon chat, dans mon bel appartement, juste parce que c'est les vacances et que je reprends plaisir à me pomponner et me bichonner, je voulais juste remercier le jeune vendeur du 26 décembre, avec son regard pétillant et son sourire charmeur. C'était exactement ce dont j'avais besoin pour me secouer une bonne fois et penser à mon avenir de femme fatale. Humm... Ce qui ne t'empêchera pas, un nouveau coup de cafard venu, de déverser ici tes larmes et tes soupirs, tes regrets et tes remords... Oui, bon, peut être. Sûrement. Il n'empêche que depuis ce 26 décembre, je me suis aperçue que : la vie continue et youpi, mes amours n'attendent que moi pour que je les agrippe. Je vais bien, la vie, ne t'en fais pas... Après tout, Eva Longoria est toute petite !


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