Coquetteries: Nail Art

5ème manucure

Deuxième “c’est moi qui l’ai fait”

Le titre trompe. En réalité je devrais écrire “c’est moi qui l’ai ratée”.  Depuis que je me suis mise en tête de m’occuper de mes ongles je constate deux choses. Je suis une impatiente. Je le savais. Je suis une hyper-active. Je l’ignorais. A mes yeux je suis une grosse flemme qui n’en fout jamais une rame. La manucure m’apprend qu’en réalité je suis toujours en mouvement. Attendre le séchage des différentes étapes du “vernissage” ressemble à un supplice. Etonnée de constater que je peine à rester tranquille plus de trois minutes, j’ai décortiqué l’une de mes journées. J’ai dû me rendre à l’évidence: je me lève de tôt et n’arrête pas jusqu’à vingt-trois-heures ou minuit. Mais j’ai le complexe de la fille de prolos dressée aux valeurs du prolétariat. Seul le travail manuel peut réellement s’appeler travail. On gagne son pain quotidien à la sueur de son front. Une personne -en l’occurence une femme- qui se respecte, doit entretenir son ménage de manière à ce que l’on puisse manger sa soupe servie dans la cuvette des chiottes assis par terre. Je ne parviens donc pas à considérer qu’écrire où lire sont de réelles activités alors que je ne réussis pas à maintenir un appartement aussi nickel que ma mère, ma tante ou les ouvrières avec lesquelles je travaillais à l’usine. Intellectuellement,  ces considérations me paraissent débiles et réductrices, mais les ancrages sont tels qu’il m’est difficile d’y échapper. Mon maniaque -et gaffeur- de père -que j’adore même s’il me tape sur les nerfs parfois-  ces derniers temps ne peut s’empêcher de me répéter quasiment chaque fois qu’il me voit “A présent que tu as une personne dans ta vie, tu dois t’occuper de ton ménage avec plus d’assiduité. Faut soigner Sacha. Tu n’es plus toute jeune. A ton âge c’est difficile de trouver un homme. Tu dois y mettre un peu du tien. Pas toujours faire la forte tête ou ce que bon te semble”. Sgreugneugneu! Sgreugneugneu! Merci papa! Trop aimable. Tes compliments me remplissent toujours de joie. Je souligne  que je ne vis pas dans le caca. J’estime uniquement avoir des choses plus urgentes  et intéressantes à vivre ou à réaliser que de passer cinq heures par jour à entretenir un appartement. De plus Sacha, qui pas une seconde pense que le rôle de la femme soit de cuisiner et de nettoyer,  m’aime comme je suis, pour les mille qualités invisibles à l’oeil nu que je possède -si, si, il paraît que j’en ai un semi-remorque- plus importantes que la tenue de mon ménage. D’autant que Sacha voit que je suis une hyper-active, pas une tire-au-flanc. FRANCHEMENT PAPA tu crois vraiment que je m’acoquinerais avec une personne qui pour m’aimer aurait besoin de me cantonner au rôle de ménagère? JE PREFERERAIS RESTER SEULE! Pfffff…  Bref… Je digresse, je digresse alors que mon sujet c’est le Nail Art. Tout cet apparté pour expliquer que je suis incapable d’attendre le temps nécessaire entre deux couches de vernis. Souvent, à peine appliqué,  je le cogne contre un verre, une table, un magazine ou tout autre objet parce que patienter les mains à plat sur les genoux m’angoisse un tantinet. C’est clair que si je me posais à la raterie devant la télé, ce serait plus facile. Mais la raterie donne au nord. La lumière y est mauvaise. De plus, lorsque je suis à la raterie, j’ai toujours envie de tripatouiller mes rats, de nettoyer les cages, de vérifier le pelage de mes rongeurs. Je n’ai pas l’habitude de rester au mini zoo devant la télévision sans bouger. Donc que se passe-t-il lorsque j’applique du vernis que je sois à la raterie ou pas? Systématiquement je heurte mes ongles contre quelque chose et presque tout est à recommencer. Ce qui est arrivé avec ma 2ème manucure maison. J’ai cru devenir folle. Il m’a fallu 5 heures pour obtenir un vernis presque sans trous. J’ai failli péter un câble.

Je suis tout de même extrêmement satisfaite des soins de base, entretien des ongles, des cuticules et limage. Mes ongles sont devenus durs et résistants et j’arrive à leur donner une jolie forme en amande. Je ne suis pas fan des manucures carrées à la mode depuis quelques années.

D’abord, à l’aide de guides vendus dans le commerce, j’ai voulu faire une french discrète et classieuse c’est-à-dire juste le bout de l’ongle verni de couleur. Je m’imaginais que ce serait facile. Que nenni! Alors que l’extrémité de l’ongle n’était pas encore sec, j’ai pensé -par pur ennui- qu’avec un trait blanc arrivant jusqu’au guide, cela pourrait être joli. Très mauvaise idée. J’ai “touché” plusieurs fois la french. De plus, le liner coulait trop vite. J’ai empâté les ongles avec le blanc. Une catastrophe! Je suis tout de même parvenue à plus ou moins réparer mes sottasseries. Ensuite j’ai enlevé le guide, une sorte d’autocollant. Malheur! La french s’est “dentelée”, à moitié soulevée de l’ongle. Avec un cure-dent je l’ai écrasée, puis j’ai un peu arrangé “les dents”. Ce faisant je l’ai cognée plusieurs fois. Je l’ai re-réparée. A force d’acharnement et de couches elle devenait de plus en plus horrible. J’en avais tellement ras-le-bout-des-doigts, que j’ai appliqué le top coat - une protection qui empêche le vernis de s’écailler une fois que le tout est sec- en débordant de plusieurs millimètres sur la chair, d’où le côté brillant de mes doigts sur la photo.

Le dernier “beugne” -comme on dit chez nous-  fait en voulant lire une revue. Là j’ai crisé grave et enlevé un travail de 4h après avoir décidé que je n’appliquerai qu’une seule et unique couleur sur toute la surface de l’ongle et basta!

Et voilà le résultat à la lumière du jour. Une petite chose raffinée, discrète, appelée rose champagne. Malheureusement je suis incapable d’appliquer du vernis sur mes ongles sans qu’il fasse de bulles à la surface. Selon mon amie Mëluzynn, mon initiatrice au Nail Art , je ne suis pas assez patiente. J’applique le vernis sans attendre que la base soit sèche. Oui parce qu’il faut aussi mettre une base. C’est devenu compliqué ces 20 dernières années le vernissage d’ongles!

Le rose champagne à la lumière artificielle.