Magazine Journal intime

Facebook, c'est de la meeeeeeeeeeeeerde (et j'insulte vraiment toutes les pauvres crottes en disant ça)

Publié le 15 septembre 2010 par Anaïs Valente

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Facebook, ou plutôt Culchèvre, comme j'aime l'appeler, au début, c'est tout beau tout rose.  On y retrouve ses amis, on s'y fait pleiiiiiiiiin d'amis qu'on ne connaît ni d'Eve ni d'Adam, surtout quand son profil s'appelle Anaïs Valente et est lié à un blog.  On découvre de chouettes talents, comme des illustratrices.  On découvre de chouettes jeux addictifs, comme Bubble Town, vade retro bubbletownas.

Et puis vient le jour où on fait la connerie du siècle :

On cherche les profils de ses ex.

La connerie du siècle, je vous dis.

Passque bien sûr, on les trouve.  On en retrouve plein.  Plein plein plein.  Parfois mariés fiers de l'être.  Parfois toujours célibataire.  Parfois on sait pas, c'est nébuleux.

Et bien sûr, on clique sur "ajouter comme ami".

Et bien sûr, on attend.  On vérifie.  Sans cesse.

Et bien sûr, ils acceptent.

Et bien sûr, on farfouille sur le profil.  

Et bien sûr, on apprend tout ce qu'ils ont vécu sans nous depuis la rupture.

Tout tout tout.

Et bien sûr, on entame le dialogue.

Bon, vous remarquerez que j'ai parlé en "on", mais vous pouvez remplacer "on" par "je", chais pas pourquoi j'ai opté pour cette formulation, sans doute passque je dois pas être la seule à avoir fait la connerie du siècle, hein que je suis pas la seule, hein, hein ?

Donc, on apprend que cette enflure de première dénommée ex (rhaaa, ça fait du bien) s'est marié.  Pas avec moi.  Toute façon, ça je le savais, puisqu'il avait eu la fabuleuse idée, à l'époque, de prendre le photographe de mes rêves pour son reportage mariage.  Je vous le disais : enflure de première.  Enflure.  Enflure.  MON photographe, celui dont je rêvais depuis toujours pour mon mariage.  Enfin pour mon potentiel mariage, j'ai bien le droit de rêver.  MON photographe, dont j'avais parlé à l'époque, et qu'il a pris pour SON mariage, sans moi.

Puis on apprend qu'il a divorcé.  Bien fait.  Y'a une justice dans ce bas monde, bordel de dieu.  

Alors on papote, on se raconte sa vie.  On se souvient du bon vieux temps.  (Tchu, revoilà les "on". ) Pourtant, le bon vieux temps, il est vieux, c'est clair, mais il était pas toujours bon, mais ça on a zappé, depuis le temps qu'il fait partie du passé, le bon vieux temps.

On envisage même de se revoir, en souvenir de ce fameux bon vieux temps qui est mort et qui reviendra pas mais c'est la magie Culchèvre.

Bien sûr, on se revoit jamais.  Même si on a failli.

On discute un peu moins chaque jour.  On retourne à ses occupations.  On y pense puis on oublie.  Mais au fond on n'oublie rien de rien on n'oublie rien du tout on n'oublie rien de rien on s'habitue c'est tout.

Puis un soir, lors d'une soirée Romantic Girls & the city, on évoque ses ex.  Entre filles, on adore parler de ses ex, c'est bien connu.  On les hait, mais on les évoque avec un souvenir parfois ému, surtout s'ils sont communs, même si ce ne sont que des presqu'ex (mais ça, je vous le raconterai un autre jour).  On rit beaucoup en évoquant nos ex.

Puis on a l'idée saugrenue de faire la seconde connerie du siècle (et deux conneries du siècle en quelques mois, ça laisse présager des prochaines années jusque l'an 2100, je vous le dis) : on se montre les profils de nos ex sur Culchèvre.

Et on réalise que ce fameux ex kidnappeur de photographe de mariage à moi rien qu'à moi, ben il a disparu de Culchèvre.  Disparu.  Oh, dommage, c'était tout de même rigolo. 

Et puis une des romantic girls a encore une idée saugrenue du siècle, idée à laquelle j'avais pas pensé : vérifier si de son profil à elle, ex a bien déserté les lieux.

Et c'est la troisième connerie du siècle.  Mon cas s'agrave, trois conneries du siècle en si peu de temps, rondidju.

Passque là, le profil apparaît, dans toute sa splendeur, avec une photo et tout et tout. 

LE profil invisible chez moi. 

Mais visible chez romantic girl number one.

Et le franc tombe : cette ordure, cette crapule, cet immonde salaud devant l'éternel, ce bachibouzouk à poil ras, ce voleur de photographe, cette goutte d'eau dans l'océan de mes ex, ce ###@@@!!!!!!!!!!<<<<%%%!!!!!! D'ex aux yeux azur m'a bloquée.

Bloquée.

BLOQUEE.  Bloquée comme un dos atteint de lumbago.  Bloquée comme un feu tricolore en panne.  Bloquée comme une prime à la région wallonne si on respecte pas les conditions. Bloquée comme un forfait téléphonique. 

Bloquée.

Et ça, ma bonne Dame, c'est pire qu'une rupture par sms.  Pire qu'un vol de photographe de mariage.  Pire que le pire du pire.  Pire que tout.

Bloquée, comme une malpropre.  Sans raison apparente.  Sans raison non apparente non plus d'ailleurs.

Bloquée.

Et on pleure des larmes de sang.  Et on le maudit pour ce dernier geste vilain pas beau qui confirme qu'il l'était jusqu'au bout de l'ongle du gros orteil, vilain pas beau.  Et on n'en revient pas.  Et on le maudit encore.  Et on envisage le coup de la poupée vaudou.

Et on se dit que jamais on ne s'en remettra.  Que c'est décidé, on quitte Culchèvre, on quitte internet, on quitte mon blog.  Et pour être sûre de jamais y revenir, on quitte la terre.  Et on part sur la lune.  Non, trop près, trop risqué, qui sait si les connexions internet n'y existent pas déjà.  On part sur Mars, bien plus loin.  Et les martiens, avec un chouia de chance, ils connaissent pas Culchèvre ni son bouton "bloquer le profil".

Puis on va au dodo, le coeur gros.  Sans réelle raison.  Passque ça va pas changer le monde.  Passque ça va pas changer la vie.  Mais passqu'on a été bloquée.  Et on n'a plus qu'une envie : faire une orgie de quiche aux bettes, passque la quiche aux bettes, c'est la meilleure quiche du monde, et passqu'une amie fait de très bonnes quiches aux bettes et passque ça console, la quiche aux bettes.

(Photo de péchés mignons).

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