You'll love the way I hurt.
Publié le 15 septembre 2010 par M.
Je fume une clope en équilibre sur le rebord de la fenêtre en pensant au jour où j'aurai une moto et un avion ; ce jour là, je serai déjà loin. Paris m'ennuie encore, j'ai envie d'aller m'asseoir au bord d'une falaise avec la pluie sur les épaules et la mer en contrebas et rien que du vide autour. Le garçon me dit, explique moi juste les règles - en voila donc un autre qui se prend à mon jeu. Alors voila les règles : ne planifie rien, ne m'attends pas, laisse toi balloter comme une marionnette et prévois qu'un soir la porte ne s'ouvre plus. Ce n'est pas de la méchanceté gratuite, mais ces temps ci, j'ai plus envie de liberté que de créer des liens. Je regarde trois petites flammes bouffer peu à peu la cire solide et rouge, et c’est quelque chose de ce genre que nous sommes tous ; des flammes qu’un rien pourrait souffler. Je me sens comme une pierre brute, un truc impossible à tailler, impossible à polir, mais que quelqu’un peut être pourrait garder au chaud dans son poing serré. Une pierre avec laquelle on pourrait faire la guerre mais pas l’amour, à moins de le faire comme un guerrier et de se jeter dans la bataille en amant. Les bâtards tendres m’attirent et les gentils m’emmerdent, je suis amoureuse de nous tous ensemble mais en dehors des nuits orange, la bouteille aux lèvres, j'ai du mal à ressentir. Je parle d'évasion avec mon vieil ami. Je lui dis, nous ne sommes pas malheureux, je regarde ma lucky strike qui se consume en grésillant et j'ajoute, nous sommes chanceux mais insatisfaits, nous sommes des inadaptés chroniques. Je ne suis sûre que des bras que je passe autour de ses cheveux couleur ciel ou tempête, mais le reste, tout le reste, me laisse perplexe et désœuvrée les pieds nus sur le carrelage de ma cuisine, une éponge à la main. Pour l'instant, il fait beau. On verra plus tard pour la suite.