3. Le concile de Jérusalem
Pour traiter de ces questions si fondamentales [de la relation à la Loi ancienne des païens convertis au christianisme - cf. art. précédent], s’est réuni en 49 ce que l’on appelle le “concile” de Jérusalem. Dans cette assemblée, Paul et Barnabé parlèrent au nom des églises de la gentilité et témoignèrent des merveilles que Dieu y avait opérées. L’Apôtre Pierre, une fois de plus, s’exprima avec autorité pour défendre la liberté des chrétiens par rapport aux observances légales des juifs. Sur la proposition de saint Jacques, évêque de Jérusalem, le “concile” convint de ne pas faire peser de charges superflues sur les convertis issus de la gentilité. Il suffirait que ceux-ci s’en tiennent à quelques préceptes simples : « S’abstenir des viandes immolées aux idoles, du sang, des chairs étouffées et des unions illégitimes » (cf. Actes, 15, 1-33). C’est ainsi que fut définitivement résolu le problème des relations entre le christianisme et la loi mosaïque. Les judéo-chrétiens continuèrent d’exister encore un certain temps en Palestine, mais comme un phénomène minoritaire et résiduel, à l’intérieur d’une Eglise chrétienne toujours plus répandue dans le monde païen.
4. Les propagateurs de l’expansion
Les propagateurs de l’expansion du christianisme furent les Apôtres, qui obéissaient au commandement du Christ d’annoncer l’Evangile à toutes les nations. Il n’est cependant pas facile - faute de sources historiques - de connaître l’activité missionnaire de la plupart d’entre-eux. Nous savons que l’Apôtre Pierre, après son départ de Palestine, s’est établi à Antioche, où existait une importante communauté chrétienne. Il est possible qu’il ait ensuite résidé quelque temps à Corinthe, mais sa destination finale fut Rome, capitale de l’Empire, dont il fut le premier évêque. Là, en 64, il souffrit le martyre lors de la persécution déchaînée contre les chrétiens par Néron.
L’apôtre Jean, après être longtemps resté en Palestine, partit pour Ephèse, où il vécut longtemps encore, ce pourquoi les églises d’Asie le considèrent comme leur propre Apôtre. D’anciennes traditions parlent des activités apostoliques de saint Jacques le Majeur en Espagne, de l’Apôtre Thomas en Inde, de Marc l’Evangéliste à Alexandrie, etc.
5. Les sources sur l’expansion
Les informations que nous possédons sur l’action apostolique de saint Paul sont, sans aucun doute, les plus abondantes, grâce aux Actes des Apôtres et à l’important corpus des Epîtres pauliniennes. Saint Paul fut l’Apôtre des Gentils par excellence. Ses voyages missionnaires portèrent l’Evangile en Asie mineure et en Grèce où il fonda et dirigea de nombreuses églises. Prisonnier à Jérusalem, sa longue captivité lui fournit l’occasion de témoigner du Christ devant le Sanhédrin, les gouverneurs romains et le roi Agrippa II. Conduit à Rome, il y fut remis en liberté par le tribunal du César. Il est probable qu’il ait alors effectué un voyage missionnaire en Espagne, projeté depuis longtemps. Mis en prison une seconde fois, il fut à nouveau jugé, condamné, et mourut martyr dans la Ville impériale.
Cependant, comme il a déjà été indiqué plus haut, l’activité des Apôtres ne suffit pas à expliquer l’extension du christianisme dans le monde antique. Cette extension se réalisa grâce au concours d’une multitude d’hommes et de femmes inconnus de toutes conditions et de toutes professions. A quelques exceptions près, on peut affirmer que la pénétration chrétienne, au cours de cette période, fut un phénomène qui concerna bien plus les populations urbaines que les populations rurales.
Lorsque sonna l’heure de la liberté pour l’Eglise, au 4ème siècle, le christianisme s’était déjà fortement enraciné dans différentes régions du Proche-Orient, comme la Syrie, l’Asie mineure, l’Arménie ; ainsi qu’en Occident, à Rome et dans sa région, et en Afrique latine. La présence de l’Evangile fut également considérable dans la vallée du Nil et dans différentes régions de l’Italie, d’Espagne et des Gaules.
(à suivre)