Magazine Journal intime

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Publié le 17 septembre 2010 par Mirabelle

Mon cher Victor,

J'ai finalement fait le choix du remplacement long, sans trop savoir si cela me conviendrait. Ayant le souvenir d'une inspection désastre, j'ai pourtant opté pour le bonheur d'élèves à découvrir, opté pour le plaisir d'une classe...

Tu sais, l'année dernière, je n'ai pas connu cette opportunité.  J'ai changé. Changé tous les jours. De niveau. De lieu. D'école. Beaucoup de liberté pour si peu d'attachement... Tu n'es pas faite pour les remplacements courts, voilà tout ! J'étais pourtant persuadée que ce genre d'enseignement, sans conséquence réelle, était fait pour moi : ne pas s'impliquer, ne pas se morfondre pour son manque d'efficacité, ne pas sans arrêt se comparer aux collègues...

Depuis la rentrée, j'enseigne dans une classe de CM1-CM2, jusqu'à la Toussaint environ. Ils sont gentils, attachants, au point que j'en oublie parfois que ce n'est pas ma classe. Certes, leur niveau scolaire n'est, dans l'ensemble, pas formidable, mais ils sont respectueux, sympatiques, doux, des qualificatifs que je n'aurais jamais utilisés l'année dernière, lorsque j'étais partout et nulle part à la fois, lorsque j'étais dans telle école un jour et dans telle autre le lendemain.

Depuis la rentrée, j'ai 24 élèves à moi, même si ce ne sont pas vraiment les miens, je les aime et les protège, les dispute et les félicite... Ce sont mes élèves, et je sais déjà qu'il sera difficile de les quitter, que je retrouverai mon chez-moi la tête pleine de mots d'enfants et de souvenirs, pleine de souvenirs et d'attachement. De larmes aussi, parce que je ne peux pas m'en empêcher...

Je veux être une maîtresse à plein temps. Je veux les retrouver tous les jours. Je veux être leur référente à part entière, et personne d'autre. Certes, mon inspection de l'année dernière s'est mal passée. Mais je pense avoir mûri. Pris certaines distances par rapport à l'enseignante "très scolaire" que j'étais. Je ne sais pas si j'ai raison, je ne sais pas si je progresse. Je tente juste d'être bien, et de suivre l'idée que je me fais de l'Epanouissement, du mien avec un grand E et un grand M.

Faire bien ou mal, c'est un autre débat. J'en suis seulement à reconstruire mon identité professionnelle. Chaque  chose en son temps...


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