J’aime ce temps langoureux qui s’étire sans que je ne fasse rien d’autre que penser et regarder, m’emplir de la vie qui caresse ma fenêtre… Un coin d’arbre, de ciel, de mur, de voitures garées. Si le vent doucereux ne venait pas jouer les entremetteurs je pourrais penser que derrière les voilages légers se dessine une carte postale grandeur nature.
La vie frémit pourtant. Elle s’éveille comme chaque jour aux matins rengaines… Rengaine ? Vraiment ? Pas tant que cela… Le ciel n’est jamais le même, il aime se montrer sous des tons différents, un tantinet coquet ce ciel ! Le vent se décline dans des sens contraires et attire l’attention sur une feuille que l’on n’avait pas remarquée. Certaines s’entrechoquent et font connaissance. Le voisin est parti ; la voiture n’est plus là mais son emplacement l’attend, tranquille…
J’aime les matins qui démarrent la journée, qui rassurent l’existence de faits similaires mais de détails différents.
La fenêtre du bureau m’attend tous les matins, semblable. C’est mon regard qui transforme les lieux en fonction de mon humeur du jour…
MLB