Insomnie

Publié le 20 septembre 2010 par Kabotine
De plus en plus souvent, je ne sais pour quelle raison, la nuit, en pleine nuit, je me réveille. Il peut être trois ou quatre heures. C’est peut être une pression de vessie, un changement de luminosité, un bruit.
Alors les idées viennent, affluent, se bousculent. En tournant dans ma tête, elles me vrillent le corps, l’oreiller, la couette. Elles vrillent même l’homme qui partage ma couche. Les idées se forment et se déforment, deviennent mots, phrases, textes entiers. Il faudrait que je puisse les coucher. Sur du papier, un carnet, ou même un clavier. Au pire il faudrait que les mots, les phrases, les textes arrivent jusqu’à ma gorge, ma bouche, et que je puisse les recracher dans un dictaphone. Les enregistrer, les consigner, pour ne pas les perdre.
J’ai ainsi trouvé le début d’une dizaine de nouvelles, des histoires illusoires, des rencontres virtuelles. Mais n’ayant ni papier, ni clavier, ni dictaphone à portée de lit, les seuls sons émis par ma gorge, les seuls gestes surgis de mes doigts sont ceux qui ont découlé de l’homme qui partage ma couche.
L’homme éveillé par les vrilles s’est enfouit sous la couette. Les idées se sont évaporées emportant avec elles les mots, les phrases, les textes…