Magazine Journal intime

15.58, 30, 25, 31

Publié le 29 décembre 2007 par Thierry

Cette histoire commence par une course. Une course et une bénédiction. Et deux bénédictions, en fait.

Une course, parce que -comme d'habitude- j'aurai dû partir de chez moi dix minutes plus tôt.Et pour cela, il eût fallu que je quitte le Starbucks dix minutes plus tôt.
La bénédiction, c'est les Converses. A croire que j'avais prévu le coup. Oui, non parce que la dernière fois que j'ai couru -la dernière fois que j'ai pris le train, d'ailleurs- le talon de ma splendide mais néanmoins meutrière chaussure a glissé, s'est pris dans un truc qu'on se demande ce qu'il foutait là... Et j'ai, évidemment, frôlé la mort.
Or, à 25 ans J-1, on ne peut plus se permettre ce genre d'acrobaties.

La deuxième bénédiction, c'est pour la SNCF. Dieu bénisse leurs retards rituels.

Plantage de décor, donc : me voilà arrivant en Gare du Nord, en courant, traînant une Samsonite de deux fois ma taille et 40 fois mon poids dans une main, mon 48heures Mac Jacobs, un énorme sac Ladurée rempli de mini-macarons, le sac Dior contenant mon cadeau d'anniversaire dans l'autre, agitant mon billet dans le peu de main qu'il me reste. Le tout en hurlant "Attendez !"...
Définitivement, Dieu bénisse les Converses.

Une heure de train à essayer de reprendre son souffle. Penser à arrêter de fumer.
De toutes façons, c'est pas vraiment comme si j'avais le choix. Dans deux jours, c'est fini. Comme si avoir 25 ans n'était pas suffisant. A ce propos, je remercie au passage Ditom et dfp pour leur commentaire. Ca me réchauffe le coeur, bande de p'tits saligauds...

Je vous épargne le voyage en train. Finalement, ça n'est que champs, poteaux, poteaux-champs.
En même temps, c'est propice à la réflexion, le train. Ben oui, que faire d'autre ? Admirer poteaux et champs ?

Au fur et à mesure que je me rapproche de Lille, le ciel se couvre et mon coeur s'emballe. Je me rapproche de Lille, je me rapproche de mes 25 ans.

En fin de compte, cette histoire n'est qu'une histoire de chiffres à la con. 15h58, pourquoi pas 16h ? Pourquoi dit-on se mettre sur 31 quand tout se passe le 30 ? Pour 25 et pas 24 -bis- ?

Je n'ai jamais pensé fêter mon anniversaire ailleurs qu'à Lille. Enfin, si. Mais j'ai rapidement réalisé qu'en plus d'être entouré des gens que j'aime,, je voulais être entouré par la ville que j'aime. Non pas que je n'aime pas Paris. D'ailleurs mes rapports avec Lille ont changé depuis mon départ. Lillois à Paris mais parisien à Lille, je me sens parfois comme ces gars à la double nationalité. Chez moi dans les deux, ou nulle part... Drôle de sentiment, mais pas forcément une mauvaise sensation.

Ceci dit, si les Lillois ne sont guère tendres envers les parisiens, c'est loin d'être le cas réciproquement. Lillois à Paris, vous êtes le roi du Monde. Je me souviens de ce type de chez Fendi. Et lorsque j'ai annoncé à ce vendeur chez Dior que je venais de Lille, j'ai vu ses yeux s'illuminer. " C'est une si belle ville..." C'est vrai.

J'en profite d'ailleurs pour briser ici un mythe. Les parisiens ne sont pas désagréables et Paris n'est pas synonyme de solitude. Charmants, souriants, avenants, les parisiens, comme les Lillois, n'hésitent pas à vous parler, vous complimenter, vous tenir une porte. Voilà, c'est dit.

J'arrive à Lille. C&T m'attend sur le quai. Demain, j'ai 25 ans. Et comme me l'a gentiment dit Christophe : " Tu as 25 ans, tu es un Pd mort". Alors, paix à mon âme !


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