Elizabeth Gilbert l'auteur de "Mange, Prie, Aime"
N'ayant pas éprouvé trop de difficultés à lire "A piece of Cake", je cherchais un autre roman en VO pour continuer à exercer mon anglais de manière pas trop rébarbative.J'ai alors été victime de la déferlante "Eat, Love, Pray" dont la traduction "mange, prie, aime" venait juste de sortir en librairie.Globalement j'en avais entendu que du bien (quoique je m'attarde rarement sur les critiques avant d'avoir lu) et la mention "best seller" a fait le reste.Honnêtement ce "livre" m'a tellement déçue que je ne comptais pas en faire une note(me disant que c'est une question de goût et parce qu'ici c'est avant tout mes best), mais à la veille de la sortie du film avec Julia Roberts(que j'irai voir pour James Franco et Javier Bardem) je sens que l'on va encore manger du "mange, prie, aime" pendant longtemps... Et que ce bouquin risque de mettre d'accord tous les détracteurs du genre littéraire à qui l'on fait trop souvent un procès d'intention : La "Chick Lit", entendez littérature de poulette ou de nana."Eat , Pray, Love" est donc un roman autobiographique dans lequel l'auteur Elizabeth Gilbert raconte comment elle a survécu au divorce d'un mariage qu'elle n'aurait jamais du contracter.Le livre débute par un état de lieux très désordonné de la vie de l'auteur, de ses questionnements de trentenaire, de sa conception du mariage, de l'amour, de la vie etc.C'est un peu comme quand on se confie au chaud après une grosse, grosse déception ou que l'on se réveille en se disant j'ai décidé de faire ça, ça et ça et que notre interlocuteur nous rétorque : "Oh, oh doucement, calme toi !".Sauf que là l'interlocuteur c'est un éditeur qui a du se dire "Non mais trop génial, trop dément ! Tellement fille !!!"En gros ça part dans tous les sens au mépris de toute préoccupation didactique (ce qui en soi n'est pas un défaut, mais quand on a quasiment une vie à raconter et deux continents à parcourir ça vaut peut être le coup de s'organiser un peu).A ce stade de la lecture, je n'ai qu'une seule envie, qu'elle se barre, qu'elle aille vite rejoindre l'Inde que j'attends avec impatience...Mais avant il faudra passer par l'Italie où l'auteur (re) découvre des plaisirs de bouches simples comme l'apprentissage de la langue auquel elle consacre plusieurs pages creuses, truffées d'exemples de mots qu'elle adore et dont on se demande sérieusement pourquoi (soupir). Pour ce qui est de la nourriture, rien de plus excitant : La glace à l' italienne, hummm c'est trop bon, c'est la meilleure glace du monde ! Et si tu quittes ce pays sans avoir manger cette pizza, c'est que tu n'es pas venue en Italie.C'est écrit comme je vous le "dis"!Entre les deux, l'auteur nous gratifie de quelques tentatives d'analyse sociologique du mâle italien, fait un petit essai sur la société italienne mais abandonne ainsi que sur l'art aussi rapidement avorté et retombe dans ses questionnements existentiels sur la famille, le mariage(de nouveau) et sur elle-même(pourquoi elle ne sait pas aimer , pourquoi elle s'est marié, pourquoi son mari est devenu si méchant au moment du divorce etc.).Avant même que j'ai eu le temps de dire STOP, là voilà déjà en Inde et complètement gaga. Bref je ne vais pas vous faire une analyse des différentes parties du bouquin, mais j'ai eu énormément de mal à le terminer.L'histoire de l'auteur est certes intéressante( mais en littérature toutes les histoires le sont ou du moins devraient avoir l'ambition de l'être ) mais encore aurait-il fallu en faire un roman. Je veux dire, au delà de la détermination d'un espace spatio-temporel fort original et d'un titre en partie responsable du succès du livre ( la lecture d'un roman de poulettes commence par le titre. cf "Le diable s'habille en Prada" qui est un très bon roman de poulettes ) il ne me parait pas superflu d'organiser sa pensée à l'intérieur de tout ça pour éviter les trop longues et mornes digressions qui passent pour du rabâchage. L'auteur nous dit qu'elle en profite un max en Italie, qu'elle mange à en faire péter les coutures de son jean et tout d'un coup on se retrouve à New York où elle nous explique comment elle a du quitter David, que son problème c'est ça, ce type de relation etc.Mince je suis repartie ! Et bien c'est un peu comme ça tout le temps et cela est fort dommage.Je cherche encore le voyage extraordinaire qui nous est vendu en quatrième de couverture. Le livre est parfois drôle, se veut cynique mais ça ne lui va pas, incroyablement nunuche et fatalement ennuyant.
Je ne vois pas très bien ce que l'on peut en tirer de mieux au cinéma.Vous me direz si vous y aller demain, moi je vais voir avant "Des hommes et des Dieu", "Notre jour viendra" et "The Housemaid".