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Lampégia - page 2.

Publié le 19 juillet 2010 par Raider43

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 l'oeil ardent, un fin visage brun ourlé d'une courte barbe noire.  Elle, belle de sa beauté nordique, un peu neigeuse, de longs cheveux bouclés, dont l'or semble pris aux blés de France.  Belle, mais bonne aussi et secourable aux pauvres gens.  Le peuple de Llivia aime tout de suite cette noble étrangère.  La cité et ses hameaux connaissent alors une période heureuse.  Munuza, tout à son amour pour Lampégia, ne mène plus d'expéditions guerrières et se contente d'entretenir les défenses de Llivia. 

   Mais s'il n'a rien à craindre du côté de Toulouse,  il devrait se méfier des réactions de Cordoue...  .

   Quand le calife Abd - el - Rahman apprend que son gouverneur des marches pyrénéennes a abandonné tout esprit belliqueux pour l'amour d'une femme, il lui ordonne de se lancer dans un raid contre le comte Eudes.  Munuza envisage avec horreur un combat, qui le mettrait aux prises avec le père de sa bien - aimée et il refuse de partir en guerre.  Abd - el - Rahman ne peut tolérer cette rébellion.  Furieux, il envoie de Cordoue un corps expéditionnaire pour réduire à merci Llivia et son commandant.  Celui qui est à la tête de cette troupe, Gehdi ben Zahan, a une réputation non usurpée de férocité.  Il met le siège devant Llivia, qui résiste avec vaillance.  Mais l'ennemi étant bien supérieur en nombre, Munuza est forcé d'envisager la reddition.  Ce sera alors le sac de la cité, le massacre de sa population;   pour lui et son épouse, l'humiliation, la captivité ou pire encore...  .  Il s'enfuit, avec Lampégia, par le souterrain secret, qui mène de la Torre d'en So au bord du rio Sègre.  Ils s'enfuient, les deux amants, dans l'espoir de gagner les terres du comte de Toulouse, qui leur donnera asile.  Il suffit de passer le col du Puymorens.  Regardez - les remonter à cheval, dans une folle course, la vallée du Carol !  Au pied du col, sur le versant franc, ils arrivent au village de L' Hospitalet.  Ils se croient sauvés.  Hélas!  Les cavaliers andalous lancés à leur poursuite les rattrapent ici.  Pour le malheur de nos deux fugitifs, ils ont franchi une fois de plus "  la montagne des passages  ".  Munuza a la tête tranchée.  Gehdi ben Zahan suspend ce macabre trophée à l'arçon de sa selle .  Quand, rentré à Cordoue, il  le  présente à Abd - el - Rahman, celui-ci lui dit:  "  Tu n'as jamais fait plus belle chasse dans les Pyrénées !  ".


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