les adolescents dans la fournaise

Publié le 30 décembre 2007 par Moinillon


« Alors tous trois, d'une seule voix, se mirent à chanter, glorifiant et bénissant Dieu dans la fournaise » (Dn 3, 51).
Nous fêtons aujourd'hui les saints ancêtres (2e dimanche avant la Nativité du Seigneur) et, en même temps, le prophète Daniel et les trois saints adolescents : Ananias, Azarias et Misaël.

Lettre I de saint Jean Chrysostome à Olympiade (extrait):
... « Ne pouvait-il pas préserver les trois jeunes Hébreux de la tentation ? Il ne le fit pas, afin de leur ménager de grandes récompenses.
Et c'est pourquoi il les laissa tomber aux mains des barbares ; c'est pourquoi il permit qu'on allumât pour eux cette fournaise d'une horrible profondeur, et que dans l'âme du roi s'allumât aussi une colère plus ardente que le, feu de la fournaise; qu'on leur liât ensuite les mains et les pieds, et qu'on les précipitât au milieu des flammes.
Mais, lorsque tous les spectateurs les croyaient réduits en cendres, on vit éclater soudain et contre toute attente la merveilleuse puissance du Dieu très-haut : le feu était enchaîné, et ceux qui avaient été chargés de fers se voyaient délivrés ; la fournaise était devenue un temple, une fontaine rafraîchissante ; nul palais n'offre tant de magnificence et de splendeur. Cet élément destructeur, plus puissant que le fer ou la pierre, des cheveux en avaient triomphé ! Là, on voyait debout le chœur harmonieux de ces saints, invitant le ciel et la terre à se joindre à leur concert, et leurs chants de reconnaissance s'élevaient jusqu'au Seigneur : ils le remerciaient d'avoir permis qu'ils fussent chargés de chaînes, jetés dans les flammes par leurs ennemis, entraînés loin de leur patrie ; ils le remerciaient d'avoir permis cette captivité où ils vivaient privés de toute liberté, loin de leur ville, loin de leurs familles, sur une terre étrangère et barbare. Voilà les sentiments d'une âme reconnaissante.
Mais, quand leurs ennemis eurent assouvi leur rage (que pouvaient-ils entreprendre, après avoir essayé de les faire mourir ?), quand les athlètes eurent déployé toute leur vigueur, quand ils eurent mérité la couronne et les autres récompenses, quand rien ne manqua plus à leur gloire, alors tous les dangers disparurent, et le prince qui avait allumé la fournaise pour les y précipiter se prit à célébrer la gloire des généreux athlètes, à publier le miracle accompli par Dieu, à envoyer par tout l'univers le récit de ces événements, proclamant avec enthousiasme les merveilles du Très-Haut. C'était un ennemi qui envoyait cette lettre : comment n'y eût-on pas ajouté foi, même chez des ennemis ? »