Magazine Journal intime

Arac attack

Publié le 23 septembre 2010 par Anaïs Valente

A l’heure où mes doigts tremblotants écrivent ces lignes, mon cœur bat encore à tout rompre. L’adrénaline n’a pas encore déserté mon organisme.  Mes pupilles sont encore dilatées (ou contractées, y’a un médecin dans la salle ?) par l’angoisse.

Je ne vais faire durer le suspens, vu que suspens il n’y a point étant donné le titre choisi pour ce billet.

C’est un soir d’orage (nan je rigole, pas d’orage, mais ça fait plus mieux angoissant), donc c’est un soir d’orage, vers minuit (enfin vers 21 heures mais minuit, c’est l’heure du crime), donc vers minuit, je suis paisiblement installée sur mon canapé, laptop sur les cuisses.  Je regarde la TV de l’œil droit, je prépare des billets de l’œil gauche. 

Soudain, une ombre se déplace sur le sol.  Je la vois sans la voir.  Mes deux yeux sont occupés, et vu que j’en n’ai pas de troisième, je décèle juste cette ombre, mais elle attire mon attention.

Un papillon de nuit ?  Au sol, c’est rare, mais je veux y croire.

Je regarde vers l’ombre.  Elle a disparu.

Je vaque donc à nouveau à mes occupations, jusqu’à ce que l’ombre se déplace à nouveau.

Je regarde.  A nouveau disparu.  Mais pas totalement.  Car j’ai perçu le déplacement cette fois.  L’ombre s’est dirigée vers ma porte en pitchpin et en a entamé l’ascension, pour ensuite s’immobiliser.  Et une ombre sur une porte en pitchpin, ben ça se voit pas.

Je tente de garder l’espoir qu’il s’agit d’un papillon de nuit.  Mais je sais que les papillons de nuit, par définition, ça vole, et en général ça vole en hauteur près des ampoules, ça rampe pas au sol pour escalader ensuite des portes en pitchpin.

Alors mon cœur fait un bond dans ma poitrine et mon corps fait un bond sur le canapé.  J’envoie valser (Zazie) mon ordinateur dans un coin du canapé, je m’extrais de ma couette douillette (hé, ça sent l’automne et les soirées fraîches hein) et je me précipite… ou plutôt j’avance à pas feutrés vers l’interrupteur qui éclairera ma lanterne en même temps que mon living, et me révélera l’identité du bestiau immobilisé sur ma porte.

Et c’est ce que je craignais. 

C’est un monstre.

Un monstre à huit pattes.

Une araignée.

Et pas n’importe quelle araignée : une araignée de bois.  Du moins, c’est ainsi que je les appelle, car ces araignées sont particulièrement présentes dans les buches que l’on stocke contre les pignons des maisons pour les faire brûler en hiver.  J’ai pas de buches, mais j’ai une araignée de bois chez moi.  Immédiatement, je me dis que je devrais faire une photo, car nous avions tenté, un soir, entre amis, de trouver une photo de ce type d’araignée sur le net, en vain (que celui qui ose envisager de dire « ils n’ont rien de mieux à faire entre amis ceux-là » ravale sa langue immédiatement).  Mais j’ai tellement peur qu’elle se réfugie sous un meuble si je la quitte du regarde, m’obligeant ensuite à déménager ou à appeler les pompiers, que je m’abstiens.

Je saisis ma crock vert pomme et j’extermine l’araignée, dont le corps désormais sans vie dégringole de la porte sur le sol de mon living.

Mais le pire reste à faire.  Je ne peux bien sûr pas laisser ce cadavre chez moi.  Cet énorme cadavre.  Ce cadavre qui symbolise ma bêtise : celle de ne pouvoir supporter la vue d’une petite bête quasi inoffensive pour moi (hé, ça mord non, les araignées de bois ?) au point de l’avoir tuée.  Et le pire c’est que, même face à ce cadavre, je trouille encore.  Rien que la vue de cette araignée, pourtant totalement immobile, m’angoisse et me répugne tout à la fois.

Alors, je vais chercher un rouleau de papier WC, j’en déroule six mètres que je racrapote en une énorme boule, histoire d’avoir la main le plus loin possible de l’arachnide, que je saisis et vais, presque au pas de course, jeter dans le WC.  Puis je tire la chasse, et m’assure qu’il ne reste rien dans la cuvette.

A-t-on idée d’avoir si stupidement peur de ces pauvres bêtes qui ont le malheur de naître moches ?

Illu de Ptitbordel.

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